L’actualité des paiements (DSP2, Instant Payment, RtP…) a montré la nécessité de rassembler tous les acteurs (Banques, TPP, Utilisateurs…), pour concrétiser ensemble les bénéfices visés par le régulateur européen et transformer l’approche initiale réglementaire en une réelle adoption par le marché.
Dans ce contexte, nous avons souhaité recueillir le point de vue de Jean-Michel Chanavas, Délégué Général de Mercatel, Think Tank créé par les entreprises du commerce et de la distribution.
Quelles sont les problématiques actuelles des commerçants ?
Eric Richard & Anthony Mater, Rhapsodies Conseil : Dans le contexte actuel de transformation des paiements, quelles sont les problématiques des commerçants ? Jean-Michel Chanavas : Rappelons que la problématique attendue de la communauté des commerçants c’est d’être payé et donc de finaliser les ventes. C’est l’acte essentiel. Pour y parvenir, les commerçants sont guidés par plusieurs approches :
La demande des consommateurs, qui décident au final des solutions les mieux adaptées
La recherche de fluidité dans le parcours client :
L’authentification concentre cette problématique et les solutions d’enregistrement en amont du paiement sont particulièrement appréciées (abonnement, card on file…). Si nous avions d’ores et déjà œuvré en faveur de l’absence de frottement entre l’authentification et le paiement, nous serions plus performants dans le contexte actuel.
L’optimisation du coût de transaction, avec les tarifs de la carte pour référence à battre :
L’augmentation de plus de 10% par an des paiements par carte et un taux d’interchange encore élevé, génèrent une augmentation mécanique de la facture paiement
Les cartes commerciales (carburant…) subissent également un poste de coût de transaction élevé, du fait d’un taux d’interchange spécifique et non régulé au niveau européen.
Les API (DSP2), couplées à l’Instant Payment, constituent une piste prometteuse, à condition d’intégrer l’authentification forte (SCA) sans pénaliser le taux de transformation
Des enseignes se sont engagées sur des investissements de plateforme pour massifier les flux et gagner en efficacité et en coûts. MarketPay (Groupe Carrefour) est un exemple de cette approche pour répondre à la question des coûts, de la maîtrise des temps de réponse, de parcours.
Cependant, gardons également à l’esprit qu’entre un indépendant de quartier, Carrefour ou encore Amazon, il y a un monde.
Quels sont les projets des grandes enseignes de la distribution ?
Rhapsodies Conseil : Quels sont les projets des grandes enseignes ?
Jean-Michel Chanavas : Les grandes enseignes jouent leur rôle d’influenceur sur le marché, avec des projets sur la maîtrise du parcours d’achat, pour orienter le client vers le moyen de paiement le plus adapté.
Les API et l’OpenBanking sont au cœur de ces projets, car elles permettent de concevoir des parcours optimisés, en tirant parti de l’accès aux données, par exemple pour proposer à bon escient un paiement fractionné en augmentant le taux d’acceptation, se substituant ou en complément de solutions du type « N fois CB ». L’enjeu est majeur pour les commerçants, puisque les achats fractionnés représentent, par exemple, plus de la moitié des ventes d’un acteur comme Cdiscount.
Des nouveaux acteurs, comme le suédois Klarna, proposent déjà des solutions alternatives dans cette logique « Buy now, Pay later », qui constitue une version modernisée du crédit à la consommation.
En France, les acteurs du Crédit Conso commencent à réagir. Ils ont par ailleurs la force rare d’avoir une couverture internationale.
A quel stade en sont ces projets ?
Rhapsodies Conseil : A quel stade en sont ces projets ? Le déploiement des API DSP2 a pris du retard, même si la collaboration Banques / TPP s’est accélérée depuis le début d’année…
Des API performantes
La possibilité d’ajouter en temps réel un bénéficiaire non enregistré
Des processus de pré-enrôlement
Une authentification forte fluide, avec un intérêt pour l’identité numérique : les pays qui ont mis en place ces solutions (Suède, Belgique…) disposent d’un atout certain dans la mise en œuvre de la délégation d’authentification, banalisant le parcours.
Jean-Michel Chanavas : Les pièces se mettent en place, mais il reste encore des prérequis pour une adoption par les commerçants et les consommateurs. Citons pour le commerce en ligne :
Pour le commerce de proximité, le Request to Pay, couplé à l’Instant Payment, est une piste à creuser : l’intérêt serait de proposer au consommateur le même parcours de validation, qu’il soit en magasin, sur un site de commerce électronique ou sur sa banque en ligne.
Le programme EPI (European Payment Initiative) est bien sûr aussi suivi avec attention, avec le regret que la communauté du commerce soit pour le moment insuffisamment associée à ces réflexions européennes…
Quel impact de la crise sanitaire sur le commerce et la distribution ?
Rhapsodies Conseil : Et pour revenir à l’actualité, qu’est-ce que la crise sanitaire va changer ?
Jean-Michel Chanavas :La pandémie génère des impacts immédiats, mais aussi les tendances de demain :
Elle a déjà accéléré l’usage du paiement sans contact, avec la décision de monter le plafond des transactions à 50€ ; la mise en œuvre soulève encore des questions [NDLR : dont l’impact en maîtrise des risques sur le plafond cumulé], que nous traitons notamment avec le Conseil Consultatif Commerce – CB.
Elle remet également en cause les échéances de fin 2020 et mars 2021 pour le déploiement de l’Authentification forte (SCA).
Au-delà, elle booste le développement de la vente à distance, auprès de typologies de commerçants qui n’y songeaient pas, comme les petits commerces alimentaires, les vendeurs sur marchés… Des travaux sont engagés dans cette voie avec, d’une part, la Fédération du Commerce Associé et, d’autre part, la FEVAD et Carte Bancaire.
En conclusion
Rhapsodies Conseil : Un dernier mot pour conclure ?
Jean-Michel Chanavas : Je voudrais juste rappeler nos axes de travail chez MERCATEL, pour garder le lien sur ces sujets et poursuivre la co-construction avec l’ensemble des parties prenantes :
Animer la communication au sein de notre communauté
Porter la voie de nos adhérents au sein des instances comme le Conseil National des Paiements Scripturaux (CNPS), l’Observatoire de la Sécurité des Moyens de Paiement (OSMP), le Comité Consultatif de Services Financiers (CCSF), le Conseil Consultatif Commerce – CB (CCC-CB), les réseaux Paiement…
Organiser des événements pour nos adhérents sur les thèmes d’actualité : suppression des tickets en 2023, DSP2, Initiation de Paiement / Request to Pay…
En résumé, des choses que l’on aime bien faire. Ajouter de la compétence en diffusant de l’information et partager les opinions car il est nécessaire d’être d’accord entre toutes les parties pour réussir en commun.
Positionnement, mise en marché et intégration d’offres Fintech
Positionnement, mise en marché et intégration d'offres Fintech
4 novembre 2020
– 1 min de lecture
Cash Management
Anthony Mater
Directeur Paiements & Cash Management
Contexte
La Direction du Développement d’un grand groupe bancaire a décidé de lancer dans ses agences, des services imaginés par de jeunes Fintech partenaires.
L’objectif est de proposer rapidement des services et produits innovants aux commerçants de proximité ou en ligne : souscription 100% digitale, service de reporting d’activité utilisant les data paiement, module permettant de créer des actions de promotion, terminaux de paiement connectés…
Missions
Après un premier travail d’étude de l’existant (produits et services, cycle de vie, concurrence, …), la mission a été de positionner ces nouvelles offres dans la gamme et à les mettre en marché, en respectant à chaque fois les 2 cultures d’entreprises :
Structuration et coordination de l’ensemble des projets concernés
Recommandation et restructuration de l’offre marketing
Upgrade des processus préexistants des Fintech pour satisfaire les exigences de conformité, règlementation et sécurité d’un établissement bancaire
Intégration des offres aux différentes plateformes techniques internes et externes
Animation de la communauté des correspondants régionaux en mode ouvert
Lancement des offres en Minimum Viable Product (MVP)
Coordination de la mise en marché (formation, promotion, suivi terrain)
Bénéfices
Apport d’expertise à la fois technique et marketing et conception d’un dispositif de pilotage complet pour suivre ce type de projet d’intégration qui sera mutualisé
Double retour d’expérience (Fintech et réseau) généré au fil de l’eau permettant d’ajuster les offres et de gagner en réactivité
Création de marques et d’un label spécifique reflétant le caractère innovant des offres
Les autres success stories qui peuvent vous intéresser
Troisième étape de notre voyage dans le monde merveilleux de l’Initiation de Paiement.
Après les cas d’usage dans l’épisode 1 : Les Promesses de l’Initiation Paiement, et la fluidité du parcours utilisateur dans l’épisode 2 : Initiation des paiements, quels parcours clients ?, Grégoire illustre pour nous les modes Redirect / Decoupled / Embedded et leur impact sur le parcours client dans la mise en œuvre de l’Authentification Forte (DSP2 / SCA)…
Poursuivons notre voyage dans le monde merveilleux de l’Initiation de Paiement.
Après les cas d’usages dans l’épisode 1 : Les Promesses de l’Initiation Paiement, Grégoire aborde la question critique de la fluidité du parcours utilisateur :
Illustration au travers de différents parcours utilisateurs…
Petite synthèse à chaud des débats de la table ronde organisée par le GT RED (Groupe de Travail Règles, Evolutions & Déploiements) du France Payments Forum. Le thème « Bilan des API DSP2 » était d’actualité quelques semaines après le 14 septembre.
2 heures d’échanges fournis et directs (la règle avait été partagée : « on est là pour se dire les choses… ») entre :
2 banques : Alain BENEDETTI (BNP Paribas) et Dominique BEAUCHAMP (NATIXIS PAYMENT SOLUTIONS) et
2 TPP : Romain BIGNON (BUDGET INSIGHT) et Mathieu PERE (TINK),
animées par Ludovic VATHELOT (TREEZOR).
Emmanuel NOBLANC (SAB) avait démarré avec une KeyNote pour poser le contexte.
J’avais la charge de restituer une synthèse pour conclure…
Que retenir à chaud, à la fin des débats ?
A défaut d’une analyse posée, j’ai surtout retenu la différence de ton entre les échanges sur :
la DSP2 et les RTS, vécus par tous comme une contrainte, avec des choix pris dans un contexte et étendus abusivement (par exemple entre Agrégation et Initialisation) et générant des positions défensives
l’OpenBanking, avec l’illustration de cas d’usage et d’initiatives, avec un enthousiasme communicatif à l’ensemble de l’auditoire.
Pour commencer, il était utile de rappeler que TPP et ASPSP ont plus en commun que la DSP2 ne le laisse voir : les ASPSP sont aussi des TPP ! Chacun a d’ailleurs noté le caractère schizophrénique de cette double posture des ASPSP :
réticence du fait que les API réglementaires sont imposées sans rémunération
vs. initiatives des ASPSP dans l’initiation de paiement (pour illustration, les cas d’usage de Natixis Payments Solutions avec Foncia et System U).
Ceci dit, les acteurs ont largement souligné les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des RTS, avec un constat unanime de progrès significatifs depuis le 14 septembre, mais encore aucune utilisation opérationnelle significative des API déployées. Les obstacles sont multiples :
Problèmes techniques de stabilité, bien sûr
Complexité générée par l’hétérogénéité
Implémentations techniques différentes (malgré les travaux de standardisation menés autour de STET ou de Berlin Group),
Ecarts fonctionnels (divergences de vue sur le périmètre de la règlementation, sur les données requises, mais au-delà sur ce qui apparaît même comme des incohérences de la DSP2 : comment concilier l’esprit de la Directive d’étendre l’offre de service, notamment l’initiation de paiement marchands et la lecture stricte de présenter via API l’équivalent de son offre de Banque en Ligne),
Parcours clients variant de 2 à 7 étapes utilisateurs (avec la problématique de SCA), rassemblés dans une offre d’agrégation soulignant les différences de fluidité…
Exigence de continuité du service déjà déployé par les TPP, qui ne peuvent basculer sur les API qu’une fois atteint un niveau de fiabilité équivalent aux alternatives actuelles de Direct Access (Scraping, Reverse Engineering).
Et puis, l’illustration de différents parcours utilisateurs et la projection sur les cas d’usage nous ont projeté dans une autre dynamique d’échange, où l’on parlait de :
Expérience client,
Services à valeur ajoutée,
Valorisation de la donnée,
Différenciation et avantage concurrentiel,
Initiatives bilatérales entre banque et TPP,
Modèle économique gagnant-gagnant (la clé du sujet !)…
Le miroir était franchi
Oubliées les postures défensives et la vision strictement réglementaire
Bienvenue dans le monde concurrentiel, avec « les yeux qui brillent » à l’évocation du potentiel de l’initialisation de paiement (combiné à l’Instant Payment) pour offrir les nouveaux services à valeur ajoutée attendus par le marché (et au fondement de la Directive elle-même…).
Au final, c’est bien le consommateur qui validera les meilleures offres !
Il faudra donc encore du courage et de la ténacité pour atteindre la conformité à la DSP2, mais la perspective nous projette déjà plus loin, avec un nouvel élan !
But still, it’s a long way… Un chemin que notre Groupe de Travail au France Payments Forum poursuivra et auquel vous êtes invités à contribuer si vous le souhaitez.
A très bientôt pour un autre événement sur le même thème !
Et vous ? A quand remonte votre premier souvenir de paiement « sans contact » ? Une première transaction ? Un projet ? Un son ?
2010 : Nice, Ville Sans-Contact
Personnellement, il s’agit de l’événement qui s’est déroulé le 21 mai 2010 : le lancement de « Nice Ville Sans Contact » sous le patronage de M. Estrosi, alors Ministre de l’Industrie et déjà Maire de Nice. A l’époque, je travaillais pour le compte d’un « scheme » bien connu. Nous avions organisé avec l’ensemble des partenaires un parcours millimétré pour le Ministre qui devait le conduire à effectuer 3 paiements sans-contact en des points stratégiques de la ville devant un parterre de journalistes et d’invités. Enormes retombées médiatiques et début de la courbe de notoriété… et d’expérience.
C’était en 2010 et promis, 2011 serait l’année du sans-contact : téléphones mobiles sans-contact, tags, étiquettes flashcode, cartes bancaires sans-contact et TPE sans-contact. Les applications porteraient à la fois sur le paiement, les transports, la culture et le patrimoine ! Tout était prêt mais il avait dû manquer quelque chose puisque finalement il aura fallu attendre 2017 pour constater une adoption massive de l’usage.
2017 : l’année du sans-contact en France (enfin)
Finalement, quand on regarde le graphique ci-dessous repris en mars 2018 sur le site du GIECartes Bancaires, on notera avec humilité que l’année 2011 n’y figure même pas.
Mais l’essentiel est ailleurs car tous ces efforts ont payé : l’année du sans-contact est validée ! C’était 2017 : plus d’1 Md de transactions en France selon le GIE CB. Et encore, ce chiffre devrait être complété par
le volume des transactions non CB, dont la plupart sont des transactions paiement mobile. Et ce n’est pas fini : on évoque même les 3Md de transactions pour la fin de l’année 2018.
Un des enseignements, c’est que déployer c’est bien, mais faire utiliser c’est mieux etque cette fameuse valeur d’usage passe évidemment par l’adoption de standards et de parcours clients qui doivent convaincre les utilisateurs avant tout.
C’est le moment de placer une petite citation relevée lors des 5e Rencontres du Club Sepa en février 2018 : « Gardons en tête que le pays le plus innovant du monde est aussi le premier utilisateur de chèques au monde ce qui montre bien que les habitudes ont la vie dure. Ce sont les USA. ». Yves Mersch, membre du directoire de laBCE.
Autrement dit : en 7 ans, que de chemin parcouru ! Et maintenant, où en sommes-nous ? Aujourd’hui, 1 paiement de proximité sur 10 est effectué en sans-contact en France en 2018. Belle tendance !
Des évolutions au service de l’usage
Revenons sur ce qui a convaincu les porteurs d’utiliser leur(s) carte(s) bancaire(s) en mode sans-contact :
Un effet push tout d’abord, avec l’évolution de l’équipement des porteurs qui disposent non seulement de cartes sans-contact (plus de 70% du parc de cartes CB est compatible) mais également de plus en plus de smartphones compatibles et, de façon plus anecdotique, de « wearables » et autres objets connectés nomades comme les montres, bracelets, bagues et bientôt voitures…
Un effet pull au niveau de l’acceptation et des TPE, ensuite, avec du matériel sans-contact de plus en plus présent et « mobile » grâce aux mPOS notamment. Se profile également l’arrivée des smartPOS : cette nouvelle génération de TPE nous encouragera à faire des transactions de paiements les plus courtes possibles (et donc sans-contact) pour libérer du temps et pousser des services connexes (mini-sondage, programme de fidélité…).
Une évolution de l’image du sans-contact auprès du grand public qui a visiblement mis de côté ses réticences historiques, liées principalement à la sécurité, pour être jusqu’à 60% en juin dernier à réclamer une hausse des plafonds de paiement.
Et n’oublions pas l’augmentation du plafond unitaire de transactions sans-contact à 30€depuis le 1er octobre qui permettra de couvrir environ 60% des paiements de proximité annuels en France*.
Projections instantanées
La carte, aussi forte que le mobile ?
Cas pratique : imaginez-vous au moment de l’addition dans un restaurant de choix. Vous sortez votre carte sans-contact de votre portefeuille pour payer la note de 160€. Vous la posez sur le TPE qu’on vous tend et la remettez dans votre poche. Evidemment, le code doit être saisi et vous le faites directement sur le pin-pad du TPE, sans insérer la carte.
Magique ? Non, PIN online. Vous préférez une authentification biométrique, cela sera bientôt possible grâce au capteur inséré dans votre carte. Allons plus loin et admettons l’industrialisation du prototype de Dynamics qui ne propose rien de moins qu’un wallet dans une carte!
N’allons pas jusqu’à dire que la CB devient un mobile comme les autres mais admettons que la carte plastique a encore de l’avenir.
La convergence pour rendre le paiement invisible
Petit rappel théorique : le paiement sans-contact est une évolution du paiement contact qui est une transaction de proximité, par nature. Cette relation de proximité est par ailleurs de plus en plus concurrencée par le e-commerce.
Mais quand on y réfléchit, ces moyens de payer ne sont que des points d’accès différents qui s’appuient sur les mêmes infrastructures et les mêmes flux : pour l’essentiel du paiement par carte. Tout est bien en place pour une convergence totale !
Pour preuve, le développement des wallets (avec des succès divers) proposant de réaliser à la fois des transactions de proximité et à distance. Avec un parcours toujours plus fluide et de plus en plus indifférencié selon le canal grâce au mobile, des marques comme PayLib, PayPal ou ApplePay sont en position pour « prendre le lead » de la convergence.
Cette évolution ultime où le paiement se fait invisible : un point d’entrée (marque du wallet) et c’est payé, quel que soit le canal (VAD, proxi), le type de paiement (récurrent, ponctuel) ou le support (smartphone, smartcar, smartband) sous réserve des bonnes autorisations et sécurisation.
Ce qui n’avait pas été promis bien longtemps à la suite de Nice en 2010, cette CONVERGENCE UNIVERSELLE, peut-on l’envisager comme un standard en 2018 ?
Préparer la bataille de la confiance
Aujourd’hui, il existe un sport pratiqué par les grands groupes bancaires et industriels : l’intégration d’acteurs innovants, en rupture : les Fintechs. Que cela se fasse par inspiration, juxtaposition, absorption ou « lab’orisation ». Ce n’est pas nouveau de travailler avec des partenaires mais l’ampleur et la médiatisation de ces échanges ont pris une dimension inédite.
En 2017, j’ai accompagné un groupe bancaire français dans l’intégration de Fintech à son offre réseau. Ces projets sont encore confidentiels mais je vous garantis que c’est une expérience fabuleusement enrichissante, pour tous les acteurs concernés.
Mais comme sur tout marché, seuls les meilleurs vont survivre ! Une chose est sure, la bataille des wallets et des parcours clients toujours plus fluides ne fait que commencer.
La plus belle des solutions ne s’imposera jamais sans convaincre ses clients de rester et, encore une fois, la capacité à bâtir (ou maintenir) une marque forte pour gagner la confiance de l’utilisateur final sera un facteur clé de succès.
Et ensuite ?
Comment maintenir un niveau de sécurité élevé avec la multiplication des technologies, des acteurs et l’exigence toujours plus forte d’un parcours client « sans couture » ? Après la fusion de certaines offres, quels devront être les regroupements permettant d’atteindre une taille critique ?
Ma conviction, est que ces puissants acteurs bancaires et industriels « classiques » ont raison de s’armer face à l’arrivée de la vraie disruption, celle des GAFAM et des BATX**(pour faire très simple). Ces acteurs américains et chinois arrivent avec une force de frappe financière exceptionnelle permise par leur marché historique, leur capacité d’adaptation et la masse de leur clients existants. Ils ont déjà commencé à poser les bases de leur arrivée en Europe… Et quand le bon modèle aura été défini, contact ou sans-contact, la France des paiements entrera dans une nouvelle ère
Votre avis ?
Cet article est la restitution mise à jour de mon intervention au PayForum 2018 sur l’état du paiement sans-contact en France.
*Pour les cartes émises à partir du 1er octobre **Les GAFAM américains (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et les BATX chinois (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) sont considérés comme les leaders hégémoniques du secteur des nouvelles technologies.