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Dessine-moi un architecte – l’inévitable crise

Dessine-moi un architecte - l'inévitable crise

7 février 2020

– 7 min de lecture

Olivier Constant

Senior Manager Architecture

Si vous ne l’avez pas encore fait, découvrez le premier chapitre de la série « Dessine-moi un Architecte » : l’Architecte est un parent comme les autres.

Préambule

Un fait est certain : les conflits font partie de la vie aussi bien parentale que celle de l’entreprise. Les relations évoluent et passent par différentes étapes. On a beau tout faire pour l’éviter, une crise survient inévitablement. Y a-t-il des signes annonciateurs ? Comment réagir quand certains projets ne veulent pas suivre les recommandations ? Comment faire si l’architecte fait preuve d’autoritarisme ? Comment gérer l’équilibre entre faire ses propres expériences et ne pas se mettre (trop) en danger ? Nous retrouvons à nouveau notre parallèle avec l’éducation parentale qui nous préoccupe tant.

De solution miracle, il n’est pas question ! Nous allons en revanche aborder différentes phases familières et voir ce qu’en dit la littérature et les spécialistes.

Mais qui est ce « Nous » ?

Notes

En temps de crise,  le sage construit des ponts, le fou construit des murs.

Introduction

Chaque crise a une raison spécifique et demande une solution adaptée. Ce que nous allons voir de nouveau dans ce chapitre, ce sont les crises qui débordent, les grandes crises, celles qui demandent un repositionnement du rôle du parent / de l’architecte.

En nous promenant le long de la vie d’une personne de 0 à 100 ans, nous trouverons des parallèles à notre vie en entreprise. Est-ce que ces réflexions vont nous conforter sur l’idée qu’un cadre est indispensable comme nous le préconisons dans le premier chapitre (L’Architecte est un parent comme les autres) ? Est-ce que la vie d’un architecte est toujours aussi simple (noter l’ironie) que celle d’un parent ?

Le rejet de l’autorité à 2 ans

Chloé : Je n’en peux plus ! J’écume toute la littérature sur la gestion de crise en ce moment. A 2 ans, c’est la mini adolescence ou « terrible two » comme on dit chez les spécialistes de la petite enfance. Je te partage ce que j’ai appris ?

Que se passe-t-il dans la vie d’un enfant pour que soudainement, vers 2 ans, l’enfant docile se rebelle ainsi ? Cette bascule surprend d’autant plus le parent que tout est paisible avant. Le premier refus interpelle donc. La raison est assez simple : l’enfant a besoin de s’affirmer. Il veut pouvoir décider. Voilà une des sources de crise : avoir besoin de plus de latitude. Il paraîtrait que c’est normal et même sain. Tu vois où je veux en venir ?

Olivier : Effectivement, je me rends compte d’avoir déjà vécu cette situation en entreprise. Il arrive qu’une personne ou une équipe réclame plus de liberté et rejette les préconisations d’architecture (et non l’architecte !). Alors que fais-tu pour y remédier ?

L’enfant comprend par la répétition les temps forts d’une journée et le rôle des personnes qui l’entourent. Le cadre, à ce moment-là, est strict et les choix sont faits à sa place. Afin de montrer à l’enfant que nous lui faisons plus confiance, car plus mature, la solution est de lui proposer plusieurs choix afin qu’il puisse exprimer sa volonté propre. Et ça fonctionne ! 

« Veux-tu mettre ce vêtement-ci ou plutôt celui-là, sachant qu’il fait très froid aujourd’hui ? » « Veux-tu créer une API pour ton application ou préfères-tu déverser tes données dans le Datalake, avec tes connaissances maintenant bien ancrées ? ». Le cadre est toujours là (cf Chapitre 1), en revanche les choix possibles pour rester dans ce cadre augmentent. On conseille aussi de faire des câlins, c’est là que le rapprochement avec les collègues s’arrêtent ?

Olivier : Bravo avec ton enfant ! Il est vrai que l’architecte peut adapter son discours face aux équipes et selon la maturité, proposer plus d’options. Au risque de te déprimer, des crises, il va y en avoir beaucoup d’autres, ne serait-ce que l’adolescence. Au secours !

La maladie de l’adolescence est de ne pas savoir ce que l’on veut et de le vouloir cependant à tout prix.

Philippe Sollers

La crise de l’adolescence n’est pas une crise

Chloé : Cette période m’intéresse beaucoup. Mon entreprise en ce moment vit la plus grande transformation possible dans la vie d’une entreprise. Nous redéfinissons les rôles de chacun, la gouvernance, les méthodes et la façon de travailler, nos objectifs, nos relations à nos clients, TOUT, te dis-je !

L’adolescence, c’est exactement cela : une transformation totale. Chacun doit retrouver sa place dans le foyer et se créer de nouveaux repères. La difficulté est d’autant plus grande qu’elle est humaine : remise en cause, doute, perte de confiance envers soi et envers les dirigeants. 

Le parent qui savait presque tout ne sait presque plus rien : « c’est toi qui sais ce que tu voudrais faire plus tard, toi qui sais qui tu aimes ou n’aimes pas, … ». C’est effrayant. Je vois les mêmes questionnements actuellement autour de moi. Les managers ne sont plus managers, ils deviennent des (servant) leaders. Les équipes sont responsabilisées : « c’est vous les experts qui prenez vos décisions en autonomie ». Encore plus effrayant. 

Alors quelle est la place du parent ou de l’architecte dans cet ouragan ? Comment accompagner ces transformations ? Le risque est grand. Si nous supprimons le cadre (plus aucune règle, plus aucun interdit), nous exposons la famille / l’entreprise à de très grands risques. Si nous restons ancrés sur le cadre historique, alors nous n’avons pas su évoluer avec lui. Comment apporter alors des réponses attendues que nous n’avons pas ?

Un des maîtres-mots de notre transformation est « ensemble ». Si je n’ai pas la réponse et que toi non plus, peut-être qu’à plusieurs, nous allons la trouver. Travailler ensemble veut également dire partager la responsabilité. Nous abattons le mode « Silo » pour un mode plus coopératif.

Est-ce que nous sommes prêts à prendre des risques ensemble et si nous échouons, à trouver de nouveau ensemble des solutions ? Est-ce que nous, architectes, sommes prêts à admettre que le cadre se construit avec ceux que nous accompagnons ? Est-ce que les équipes sont prêtes à entendre que nous n’avons pas toutes les réponses et qu’ils devront également porter une partie des responsabilités en appliquant de nouvelles règles ?


Olivier : Effectivement, la gestion humaine au sein des entreprises est arrivée à la maturité de l’adolescence. Temps délicat pour les leaders et les RH. Personnellement, j’ajouterai : attention aux adolescents silencieux ! Il faut écouter tout le monde, au risque de passer à côté d’une difficulté cachée.

Je pensais que le pire dans la vie c’était de finir seul. Non. Le pire dans la vie est de finir avec quelqu’un qui nous donne l’impression d’être seul.

La crise de la quarantaine

Olivier : Si tu veux bien, on va finir sur la crise dite « de la quarantaine », autrement dit « j’ai envie de changement ». Cette angoisse soudaine qui se profile parce que tout à coup, on se voit vieillir en faisant tout de la même façon, avec les mêmes personnes. 

Sur de nombreux sujets, lorsque tout va bien, nous sommes en mode « run ». Nous faisons le strict minimum pour que cela fonctionne au quotidien. Nous prenons le café au même bistrot, achetons la même marque de dentifrice, nous avons des automatismes tels que verrouiller la porte, « d’ailleurs, l’ai-je vraiment fermée ? Je vais revérifier, on ne sait jamais ». 

En informatique, la relation MOA/MOE a fait ses preuves durant de nombreuses années : la MOA écoute le client et traduit en termes informatiques / la MOE réalise les demandes. Pourtant, nous nous apercevons que ce duo arrive au terme de son efficacité. Avec la rapidité grandissante des évolutions IT, le couple MOA/MOE nuit à l’innovation de l’IT, car il faut autant entendre la stratégie IT que celle du métier.

La MOE nous fait donc une crise de la quarantaine : je m’ennuie, je veux évoluer, être valorisé. Les spécialistes situent cette crise dans la quarantaine car c’est souvent à cette période que les enfants quittent le foyer (mettons de côté les rides et les cheveux blancs). Une personne qui a fait passer le travail, le couple, les enfants avant soi tel un robot se retrouve « seul » face à une nouvelle situation qui l’angoisse et qui lui permet en même temps de, enfin, se recentrer sur lui.

Les psychologues préconisent de profiter de cette remise en question pour faire un bilan. Qu’est-ce que je sais faire ? Qu’est-ce que je veux faire ? Comment et dans quel objectif ? C’est exactement la place de l’architecte d’entreprise dans l’actualité. Son rôle est d’épauler l’entreprise dans l’évaluation de son SI : par rapport aux nouveaux objectifs que se fixent le métier et l’IT, quels sont les périmètres obsolètes ?

Comment faire évoluer les applications afin d’apporter de nouvelles valeurs ? L’architecte doit être capable de comprendre la profondeur des changements et donc de reposer les bonnes bases pour le futur.

Conclusion

Olivier : si je résume, être architecte demande autant de souplesse qu’un parent. Il se tient à l’écoute de l’entreprise et selon sa maturité et ses besoins, adapte son accompagnement et son cadre. C’est exactement ce que défend TOGAF, et l’amélioration continue. Je pense que nous sommes plutôt raccord avec l’actualité. Rémi Cocula parle de l’évolution « d’Architecte à Métarchitecte » dans une conférence Devoxx. Pour aller plus loin, voir la littérature sur l’Emergent Architecture qui pose la place de l’architecte dans une organisation agile.



Restez connectés pour les prochains chapitres de « Dessine-moi un architecte » :

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TOGAF IRL 3 (The End)

TOGAF IRL 3 (The End)

5 février 2020

– 7 min

Antoine Arnault

Si vous ne l’avez pas encore fait, découvrez les deux épisodes précédents : TOGAF IRL 1 ; TOGAF IRL 2.

La fin d’un monde sans contraintes  

Ça y est, Vous avez collecté la liste des exigences ! Vous avez rencontré le métier, l’IT et la production de votre IT. Vous avez vérifié que vos exigences sont bien cohérentes les unes avec les autres, vous avez même probablement commencé à réfléchir à quoi ça pourrait ressembler, mais si vous vous dites que le reste devrait couler, vous vous trompez. Car c’est à partir de maintenant que vous allez vous confronter « au réel ».

Vous n’êtes pas le seul projet en cours (enfin normalement), les différents composants sur lesquels vous voulez apporter des modifications ont leur propre cycle de vie, leurs évolutions, leurs contraintes. Et puis votre projet également : le chef de projet a un budget, un délai et des objectifs à respecter. Alors il va falloir prendre tout cela en compte, sinon vous ne serez qu’un architecte de plus avec la réputation de « travailler dans une tour d’ivoire ». 

Nous allons donc continuer à parcourir ensemble la roue ADM et au final, nous pourrons nous poser la question : TOGAF, applicable In Real Life ou pas ?

Phase E : Opportunités et solutions

L’objectif de cette phase est de construire la phase initiale de la feuille de route de l’architecture de votre projet. C’est-à-dire que l’on va créer la vision AS-Is du périmètre projet, la cible ainsi que les différents lotissements.

Pour l’existant, vous pouvez commencer en vous basant sur le contenu du référentiel d’entreprise (s’il y en a un) et de la documentation existante mais vous devrez tout de même aller voir vos différents interlocuteurs. Cela vous permettra de vous assurer de la fraîcheur de l’information que vous avez. Profitez-en pour demander si ces composants ont déjà des évolutions de prévues et quand elles auront lieu. Cela vous servira d’entrée pour définir vos trajectoires.

Pour la cible, identifiez les changements et identifiez les exigences liées à ces changements. S’il y a des exigences sans changement associé, c’est que vous avez des oublis.

Maintenant que vous avez votre point de départ et votre cible, il reste à définir le chemin… ou plutôt les étapes de votre chemin (les états stables de votre trajectoire). Pour cela, il est nécessaire de négocier avec l’équipe projet. Il y a évidemment l’enchaînement logique des évolutions (par exemple, si vous devez consommer de nouvelles données clients, vous allez mettre à jour votre référentiel en même temps que l’application consommatrice et non après), mais il est important d’intégrer les contraintes du projet (coûts et priorités) pour définir vos étapes. De la même manière, si vos contraintes ne permettent pas d’atteindre votre cible, identifiez une étape intermédiaire qui pourra servir de cible projet tout en remplissant les exigences principales du métier.

Dès que l’on parle de modélisation en architecture, arrive très vite la question de l’outil de modélisation ou d’Architecture d’Entreprise. Nous n’allons pas parler ici de quel outil utiliser ou comment le faire car ce n’est pas le sujet de notre article, mais plutôt est-ce vraiment nécessaire. De mon point de vue la réponse est non, on peut très bien faire sans et power point est largement suffisant. Par contre si c’est le choix qui est fait, cela implique plusieurs choses :

  1. Définir un modèle de document qui sera appliqué pour chaque projet
  2. Définir un métamodèle et une légende commune
  3. Avoir un outil de gestion documentaire pour éviter que toutes les connaissances acquises soient perdues.

J’ai personnellement travaillé dans des grands groupes bancaires, dans des entreprises de service ou industrielles qui avaient fait ce choix et cela permet d’éprouver la démarche sans avoir à faire des investissements qui peuvent parfois être lourds pour l’entreprise ou la DSI. 

Phase F : Migration et planning

Vous connaissez la direction que vous voulez prendre ainsi que le chemin, mais il reste encore une chose à savoir : quand ? Le but de cette étape est de finaliser la feuille de route d’architecture et le plan de mise en œuvre de la transformation. Jusqu’à présent vous avez intégré les contraintes de votre projet mais vous ne vivez pas seul sur une île déserte. D’autres projets touchent peut-être les mêmes composants que vous et peut-être sont-ils plus prioritaires que vous.

Dans ce cas, TOGAF préconise de voir le chef de projet ainsi que le responsable du portefeuille de projet. Il faut faire attention tout de même, certains chefs de projets, emportés par la volonté de mener à bien leurs travaux, ont tendance à minimiser les impacts de leurs collègues et les responsables de portefeuille n’ont pas toujours la vision exhaustive des impacts de tous les projets qu’ils suivent. A titre personnel, je vais toujours faire le tour de l’équipe d’architecture en plus, mais je vais également voir les responsables d’application car ce sont ceux qui ont une vue complète des évolutions à venir.

A présent votre feuille de route est terminée. pensez à bien mettre en évidence la valeur ajoutée pour le métier de chaque incrément car, quand vous communiquerez sur le déroulé de votre projet, ce sera le critère clé pour votre client : le métier. Si cela est possible, mettez cela en balance avec le risque lié à chaque étape dans un diagramme comme celui-ci :

Phase G : Implémentation et gouvernance

L’objectif de cette phase de la roue ADM est de s’assurer que les mises en œuvre sont bien conformes aux spécifications de l’architecture cible, en d’autres termes : faire le suivi de l’architecture du projet.

Cette phase est très souvent négligée par les équipes d’architecture. Cela nécessite d’investir beaucoup de temps et la valeur est souvent sous-estimée. Or, il est dommage de définir une architecture répondant au mieux aux attentes du métier, si derrière l’implémentation ne correspond pas. 

Idéalement, il faudrait pouvoir faire des revues de code régulières, mais malheureusement cela est très chronophage. En réalité, il est souvent suffisant de participer aux comités projets pour les projets « en V » et d’y identifier les futurs travaux ou de relire la Sprint Back log pour les projets agiles. En toute logique, il est préférable d’intervenir avant que la réalisation commence, car il est très rare de voir un projet faire marche arrière.

Phase H : La gestion du changement

Ce n’est pas parce que le projet a démarré qu’il n’y a pas de nouveaux besoins. Dans cette phase, vous êtes censés vérifier 2 choses :

  1. Si les nouveaux besoins collectés nécessitent de redémarrer un nouveau cycle (bref un nouveau projet) ou juste une mise à jour de l’actuel.
  2. Si le projet est conforme ou non et si ce n’est pas le cas, si une dérogation peut être accordée ou non.

Pour les nouveaux besoins, il faut évaluer les impacts sur l’architecture et pour cela vous pouvez utiliser quelques critères tels que : 

Pour vous donner un exemple, j’interviens actuellement sur la mise en place d’un ERP chez un client. Ce client a deux nouveaux besoins qui sont apparus. Dans un cas, il a été nécessaire de déployer un nouveau composant et cela a entraîné le lancement d’un nouveau sous-projet. Dans l’autre cas, il a fallu également déployer un nouveau composant, mais cela n’a pas nécessité de nouveau projet, car il s’agissait d’un ISV (achat du composant sur une market place de l’éditeur de l’ERP). En réalité il s’agit d’une décision collégiale entre le chef de projet et le sponsor et vous ne pouvez qu’apporter un avis.

Pour les réserves et les dérogations, on peut utiliser les mêmes critères et comme pour les nouveaux besoins, la décision se prendra entre le chef de projet et le sponsor.

Alors TOGAF, applicable IRL ou pas ?

Parmi tous les reproches que l’on entend au sujet de TOGAF, celui qui revient le plus souvent est celui de la rigidité. Reconnaissez que c’est un reproche étonnant car ce que l’on attend d’un framework : c’est un cadre, et un cadre est rarement souple.

Alors comme disent nos amis anglais : « first learn the rules then break them ». La valeur de cette démarche et qu’elle permet de comprendre les interconnexions entre toutes les décisions durant un projet et leurs impacts sur le résultat final. Une fois que l’on a compris cela, il suffit juste d’adapter TOGAF à son environnement comme nous l’avons fait lors de ces trois articles. 

A titre personnel, il arrive que ma démarche soit encore plus éloignée des règles TOGAF. Il arrive même que je me passe de certaines phases de la roue mais cela est toujours propre à l’environnement dans lequel je travaille. 

TOGAF in real life : sans doute pas, mais TOGAF in your own life : sans aucun doute.

Question subsidiaire : la certification, utile ou pas ?

Vous m’auriez posé la question il y a quelques années, je vous aurais dit que cela est utile, surtout si vous travailliez comme consultant. Aujourd’hui (nous sommes en 2020), cela me parait beaucoup moins nécessaire. Je suis consultant depuis bientôt 15 ans. Je suis intervenu chez une trentaine de clients et le dernier à m’avoir posé la question, c’était il y a 3 ans et c’était pour me dire que lui venait de le passer. En fait, TOGAF a irrigué beaucoup de services d’architecture. Beaucoup de gens en font sans le savoir et finalement ce n’est plus un facteur différenciant. Alors si on vous le propose, dites oui mais vérifiez que cela ne va pas être juste du bachotage, car la formation a plus de valeur que le coup de tampon. 

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L’Agilité sonne-t-elle la fin des outils de l’AE

L'Agilité sonne-t-elle la fin des outils de l'AE

Après quelques retours d’expérience sur des outils d’Architecture d’Entreprise, une question s’est rapidement imposée à moi : pourquoi prendre un EAMS (Enterprise Architecture Modeling System) et quel intérêt peut-il apporter aux équipes projets agiles ?


Certes, ces outils d’Architecture d’Entreprise disposent d’une base de données d’assets variés sur les business capabilities, les applications, les processus, l’infra… Une fois croisées, ces informations représentent une vraie mine d’or, permettant un reporting opérationnel instantané. Pour prendre deux exemples, piloter les coûts directs ou la roadmap d’obsolescence des applications devient un jeu d’enfant grâce à la mise à disposition d’informations de qualité, accessibles sans délai. La prise de décision est plus efficace.


Une fois les données mises en qualité et chargées dans l’outil, il contient nombre d’informations utiles pour les projets. Pour conduire une étude de faisabilité ou d’impacts, l’EAMS fournit la cartographie des interfaces entre applications, voire même les projections (to be) de grands programmes ou projets. Les équipes projets disposeraient instantanément d’informations à forte valeur ajoutée, comme la cartographie globale des flux, des processus métiers de l’entreprise… Sur le papier, l’utilisation d’un outil d’Architecture d’Entreprise pour modéliser les projets présente donc un intérêt certain. 


Or, avec la généralisation des projets menés en mode agile, l’outil d’Architecture d’Entreprise correspond-t-il vraiment au besoin des équipes projets ? L’effort de documentation semble lourd et inadapté au cycle de production des équipes agiles. Fonctionnant par itération ou incrément, la vision du produit final évolue en permanence. La documentation complète d’un projet agile risquerait de ne plus coller au besoin, pour finalement ne jamais servir. 


Le contenu de l’outil d’Architecture d’Entreprise peut évoluer au même rythme ? L’équation effort fourni-utilisabilité-ROI est-elle avantageuse ?


En somme, l’Agilité sonne-t-elle la fin des outils d’Architecture d’Entreprise ?

L’outil d’architecture d’entreprise : un bon élève comme un autre


Un outil d’Architecture d’Entreprise vise à modéliser l’entreprise dans son ensemble : ses processus métier, ses applications, ses flux de données… A ce titre, plus il est rempli, mieux c’est. Encore faut-il trouver la bonne granularité à décrire. Car plus l’outil est fourni, plus il risque de perdre ses contributeurs, donc de ne pas être tenu à jour et de ne servir à personne.


Ainsi, l’outil d’Architecture d’Entreprise doit contenir assez d’informations pertinentes et de qualité pour intéresser les contributeurs (responsables de domaine, responsables d’application, équipes projets…), mais également pour leur donner envie de compléter ces informations en leur proposant, par exemple, des dashboards et rapports intéressants, des vues synthétiques de l’intégration des applications entre elle, de la couverture fonctionnelle…


Les utilisateurs, et plus particulièrement ceux qui sont contributeurs occasionnels, ne doivent pas perdre un temps fou à trouver une information. L’outil doit être intuitif et simple d’utilisation. Par exemple, si mon projet, mené en mode agile, ne touche que le domaine marketing, je m’intéresserai en priorité aux informations impactant ce domaine. Les informations liées à d’autres métiers ou contextes ne m’intéresseront pas directement. En revanche, bénéficier de référentiels et de toutes les informations liées au contexte de mon projet m’apportera une vraie valeur ajoutée.


Avec du recul, être le meilleur élève de la classe auprès des équipes projets, c’est restituer efficacement l’information auprès des différentes parties prenantes. La valeur ajoutée d’un tel outil n’est pas d’agréger le plus d’informations possible sur tout et n’importe quoi, mais bien d’identifier les informations utiles, les acteurs qui peuvent la fournir et le meilleur moyen de la restituer. 

Partir du cas d’usage

Pour éviter un rendez-vous raté entre équipes agiles et outils d’AE, il faut savoir se poser les bonnes questions pour évaluer les bons critères. A quoi mon outil d’Architecture d’Entreprise doit-il me servir ? Qui seront mes utilisateurs ? Quels seront mes principaux cas d’usage ? Optimiser mes processus, rationaliser mon portefeuille applicatif, réduire les coûts IT, préparer un audit du SI, vérifier que je suis en conformité avec la RGPD ? 


En tant qu’Architecte d’Entreprise, j’aurai besoin d’une vision globale de mon entreprise, pour mener des analyses croisées, des études d’impacts et orienter les décisions stratégiques.


C’est le même raisonnement qui doit guider l’apport de valeur aux équipes agiles. De quoi ont-elles besoin pour mieux travailler ? Qu’est-ce qui leur manque aujourd’hui ? Concentrées sur leur projet, il leur manque souvent une vision globale et complète, de l’entreprise comme des autres projets.

Le rôle de l’architecture d’entreprise face à l’agilité : l’enabler

Cette vision globale, l’Architecte d’Entreprise en est le garant. Il bâtit une roadmap des projets en cours et à venir, ainsi que de leurs interdépendances. Avec l’Agilité, l’architecte anime la vision de cette roadmap. Il construit et maintient l’architecture cible qui doit résulter de ses projets. Comme la cible évolue en permanence, car les besoins changent en cours de route, il n’est pas envisageable de reconstruire perpétuellement le chemin. L’Architecture d’Entreprise doit savamment doser entre apporter de la visibilité au projet, indiquer la direction et les étapes obligatoires, sans produire une trajectoire trop précise qui ne servira plus dès le premier changement de cap.


Ici, le rôle de l’Architecture d’Entreprise sera de dire au projet dans quel cadre s’insérer, sans leur prescrire une solution que les équipes agiles trouveront d’elles-mêmes. L’Architecture d’Entreprise, rendue accessible grâce à l’EAMS, indiquera par exemple dans quel quartier la maison, c’est-à-dire le projet, doit se trouver, sans pour autant dire à quoi elle va ressembler.


C’est le rôle de l’équipe agile de coller au plus près au besoin du métier et d’y être réactive. Par conséquent, l’outil d’AE ne devra pas représenter un frein à l’Agilité, mais un accélérateur. Dans ce cas précis, nous pourrions parler de facilitateur, ou encore d’ »enabler« , c’est-à-dire que l’outil d’AE, et a fortiori l’Architecture d’Entreprise en elle-même, devient un facilitateur de l’Agilité.

« J’ai les moyens de vous faire parler »

Finalement, l’EAMS sert à rendre accessible au plus grand nombre les bénéfices de l’AE, c’est-à-dire la connaissance accumulée sur l’entreprise et les informations croisées. L’enjeu est bien de faire parler l’outil, de rendre l’information utile et communicante. Pour ce faire, il faut avoir défini les cas d’usage de l’outil. Car, sans savoir ce que je veux, je peux avoir le meilleur outil du monde, jamais je n’arriverai à le faire parler, ni à prouver sa valeur.


Maintenant, il se trouve que les équipes agiles savent se débrouiller pour s’informer. Et qu’elles possèdent leur propre langage. Elles utilisent des outils agiles de type Confluence, Jira, Visio, des sites web, Wiki… Dans son domaine, chacun produit ses modèles et les met à disposition pour aller plus vite.


Ces dernières années, les outils et les formats de restitution se sont multipliés. Historiquement, PowerPoint emportait largement la bataille du support de communication. Or, aujourd’hui, on ne travaille plus de la même manière grâce aux nouvelles méthodes, voire à la nouvelle philosophie, apportées par l’Agilité. Il n’est plus pensable de se contenter d’un PowerPoint ou d’un fichier Excel : les supports sont dynamiques, calculés en temps réel et facilement exploitables, à l’instar des sites collaboratifs, tel SharePoint, qui proposent même d’incorporer des iframes à partir de domaines externes.


Si l’on y réfléchit quelques instants, le dénominateur commun des équipes est de bénéficier d’un outil de communication collaboratif et facile d’utilisation. A ce niveau, une question serait pertinente pour chatouiller les EAMS : l’outil d’Architecture d’Entreprise me permet-il de communiquer rapidement ? De fournir les livrables (études de faisabilité, dossier d’Architecture, roadmap d’obsolescence…) dont j’ai besoin ?


Si certains outils hautement configurables peuvent fournir presque toutes les formes de reporting possibles et imaginables, on peut rarement avoir le beurre et l’argent du beurre. Ainsi, des études de faisabilités, certaines cartographies et autres dossiers d’architecture, ne sont pas d’emblée exploitables et reproductibles dans un outil, une difficulté souvent inhérente au formalisme propriétaire et à la prise en main de l’outil.

On ne peut plus prescrire, alors adoptons un architecte d’entreprise

Pour des raisons de rationalisation des coûts, l’outil d’Architecture d’Entreprise est souvent imposé, sans consultation de ses futurs contributeurs. Or, cela entre en contradiction avec la philosophie des équipes agiles : communication, partage, transversalité… Du fait de leur autonomie, elles sont pleinement capables de choisir les outils qui les aideront à être plus performantes. Pour délivrer de manière continue, elles choisissent les outils qui supportent efficacement leurs méthodes de travail, tout en leur laissant flexibilité et marge de manœuvre. 


En revanche, ces outils vivent le temps du projet, négligeant ainsi le collectif et la capitalisation. L’outil d’Architecture d’Entreprise reste la solution privilégiée pour capitaliser sur la connaissance et la cartographie du SI. Certes, l’EAMS ne peut pas être imposé aux équipes projets : il doit être adopté. Mais sa facilité de prise en main, son apport d’informations intéressantes et ses qualités de restitution achèveront de prouver sa valeur.


C’est le parti pris de nouveaux acteurs dans le secteur des outils d’Architecture d’Entreprise et nous nous intéresserons à cette question dans un futur article. La suite dans le prochain épisode !

cloud-ready

Comment devenir cloud ready ?

Comment devenir cloud ready ?

29 janvier 2020

– 4 minutes de lecture

David Couillard

Directeur Transformation Office Management

Comment une demande utilisateur déclenche une crise à la DSI ?

Lors de la pause café du CODIR, le DRH a présenté le nouvel outil qu’il souhaite déployer pour la gestion des notes de frais : depuis une application smartphone, le salarié prend en photo son ticket de caisse, la note de frais est ensuite automatiquement saisie et envoyée en validation. 
L’ensemble du CODIR a immédiatement adhéré (la réduction d’effectifs des assistantes de direction ne semble pas être étranger à la décision).
Il a été demandé au responsable informatique de mettre en place l’outil dans les plus brefs délais : la solution pourra être paramétrée par un prestataire pour répondre aux besoins de l’entreprise en moins d’une semaine. Pour tenir les délais, le CODIR demande à la DSI de faire fi des processus habituels et de s’appuyer sur le Cloud. Les délais de mise en oeuvre de technologies type serverless sont jugés beaucoup plus acceptables que les mois historiquement nécessaires pour acheter et configurer des nouveaux serveurs.
Idée géniale ! Tout content, le DSI repart avec ce projet voir ses équipes… Mais très rapidement la tâche paraît bien plus importante que prévue :

Les impacts si majeurs conséquents à cette demande du métier

Derrière une réponse en apparence simple d’un point de vue de l’utilisateur, (i.e. installer une application de gestion des notes de frais), se cache une transformation profonde du SI. Pour devenir Cloud Ready, la DSI doit ainsi adresser 4 chantiers majeurs :

La mise en place d’un cloud public

La gestion de l’obsolescence de la dette technique

La gestion des échanges de données

La sécurité “by design” du SI

Dans certains cas, ces quatre chantiers seront suffisants. Dans d’autres cas, il faudra compléter avec : 

(Re-)mise en perspective d’une transformation vers le cloud

Beaucoup d’entreprises initient ces transformations en ayant uniquement un objectif économique. Il est important de noter que dans la plupart des organisations, les économies espérées ne seront pas générées par la transformation technologique, mais par la transformation des processus qui les consomment. Un service technologique sera rentable dans le Cloud à condition qu’il soit dimensionné et disponible en fonction de la demande des métiers. Par exemple, les serveurs de développements peuvent être éteints la nuit, et certains services de Production re-dimensionnés la nuit lorsqu’il y a peu d’utilisateurs.
La transformation vers le Cloud permettra à la DSI et aux métiers d’être plus réactifs dans la mise à disposition de nouveaux produits et services. Les investissements pourront être limités car proportionnels aux revenus ou économies générés par leur consommation.
Pour approfondir le sujet, nous vous conseillons de consulter les 5 mythes associés à une stratégie cloud first :

En conclusion

L’utilisation du Cloud ne s’improvise pas, la transformation doit être planifiée afin de respecter les exigences métiers. Il faut aussi veiller à ce que les métiers s’approprient les nouveaux services au fil de l’eau.
Les organisations qui sont parvenues à se transformer ont pris le contrôle de leur transformation en formant massivement leurs acteurs aux technologies Cloud, et en se faisant accompagner par des sociétés expertes sur les différentes problématiques.
Il n’existe pas de recette préformatée permettant de répondre à ces problématiques. Même si de bonnes pratiques ont été éprouvées sur des projets majeurs, la feuille de route devra être adaptée au contexte de l’entreprise et à sa maturité. Le succès de la transformation du SI sera atteint à condition de replacer les enjeux métiers au centre de la transformation.

Vous pouvez approfondir le sujet avec cette article : Ten Commandments for Cloud Decision-Makers.

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Objets Connectés : prochain défi de l’architecture d’entreprise ?

Objets Connectés : prochain défi de l’architecture d’entreprise ?

14 janvier 2020

– Lecture de 2 mn

Samaila Ibrahim

Avec 30 milliards en 2020 alors qu’ils n’étaient encore que 5 milliards hier, les objets connectés deviennent omniprésents dans les entreprises. Ils impactent la relation client, permettent de créer de nouveaux usages et introduisent de nouveaux modèles de business. 


Cependant, de nombreuses organisations se trouvent mal préparées pour faire face à la profondeur et à l’ampleur d’un tel changement. Heureusement, ces mêmes entreprises disposent déjà en interne d’une expertise pouvant faciliter la transformation à plusieurs niveaux : l’architecture d’entreprise.

Quelles sont les grands familles d’architectures autour de l’IoT ?

Avant de parler du rôle des facilitateurs, intéressons-nous aux types d’architectures autour des objets connectés que nous pouvons regrouper synthétiquement en 4 grandes familles : 

L’architecture d’entreprise comme vecteur de la transformation…

Aujourd’hui et plus que jamais, il devient impératif pour les entreprises de briser les cloisonnements organisationnels afin de maximiser la valeur produite de bout en bout dans l’ensemble de l’entreprise et le service rendu aux clients. 

Dans cette optique, l’architecture d’entreprise a pour rôle d’aider les entreprises à tirer bénéfice de la transformation induite par le déploiement des objets connectés. Réussir cet accompagnement passera, pour l’architecture d’entreprise et les parties prenantes, par des réflexions autour de (liste non exhaustive) : 

Sans oublier de renforcer la gestion des risques technologiques…

Face à la diversité des objets connectés et à l’interconnexion avec le legacy, la gestion des risques est devenue un sujet majeur pour l’architecture d’entreprise. En partenariat avec des spécialistes de l’intégration, des experts fonctionnels et des fournisseurs, l’architecture d’entreprise aura à planifier et à participer à la mise en œuvre d’une gestion des risques des plus rigoureuses. Une liste des risques à gérer couvrant notamment : 

Avec pour seul but de réussir sa transformation…

Pour conclure, en combinant des technologies innovantes (notamment les objets connectés), des modèles de business innovants et une volonté forte de toutes les parties prenantes, Il est possible de créer un effet « disruptif » dans le modèle organisationnel et dans le business de l’entreprise. Dans cette dynamique, l’architecture d’entreprise doit être au centre de la stratégie de l’entreprise et être un des principaux accélérateurs (et moteurs !) de la transformation.

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L’ESB, on prévient la WWF ?

L’ESB, on prévient la WWF ?

9 janvier 2020

– 3 min de lecture

Erik Zanga

Manager Architecture

L’ESB, très à la mode ces 15 dernières années, est-il une espèce en voie de disparition ?

Les récents changements de l’environnement SI, responsable de la disparition des démarches SOA, ont-ils détruit le milieu de prédilection de ces outils ?

L’avènement des ESB…

Pour commencer, rappelons nous le pourquoi de la prolifération de cette population ESB.

1. L’évolution des EAI

La théorie de l’évolution n’ayant pas épargné cette espèce, en plein milieu des années 2000, les EAI mutèrent, se transformant en ESB.

Ces outils avaient au préalable doucement déviés de leur premier objectif, la rupture protocolaire et la propagation, pour devenir des systèmes d’intégration complexes.

Le poisson était désormais sur terre et il profita des nouvelles tendances du marché pour finaliser sa métamorphose et passer au statut amphibien.

2. La popularité des démarches SOA

L’ESB devint l’espèce-mère dans l’écosystème de l’intégration applicative / SI, et trouva son bonheur dans le très riche environnement des pratiques SOA.

Tout pouvait se cacher derrière les ESB (ex. l’appel à n systèmes pour composer une information, etc.). Ce spécimen, fort de son avantage compétitif, lutta contre les espèces existantes comme les MFT et les MOM et proliféra. Il fit croire que la solution pour proposer des services transverses et performants était de lui déléguer la complexité, se rêvant en chef d’orchestre suffisamment puissant pour régler des problèmes profondément ancrés dans le SI. 

…mais surgirent les premiers pièges

1. Transposer l’ESB en dehors de son environnement de prédilection

Nous arrivâmes aux premiers pièges, qui leurrèrent les ESB en les attirant vers des terrains inconnus, dans lesquels leur survie fut mise à l’épreuve.

Nous parlons là du détournement des ESB, outils de médiation avec une âme d’échanges techniques, vers des orchestrations métier complexes. 

La composition de services, permettant de démontrer le précepte “c’est simple, si on fait appel à X, Y et Z alors nous avons toutes les données qu’il nous faut”, fût détournée et poussée à l’extrême, sans se rendre compte qu’à la manière du puissant dinosaure, il ne pouvaient rien contre le météorite qui avait déjà ravagé les applications sous-jacentes.

2. L’avènement de nouveau prédateurs

Si nous revenons à nos jours, ce qui pourrait définitivement achever cette espèce est la venue d’une nouvelle race, les iPaaS. Ils viennent occuper le terrain et épuiser les ressources nécessaires à la survie des ESB en plus de conquérir des terrains jusqu’alors inexplorés comme les échanges dans le Cloud.

Mais rassurez vous, Darwin a toujours raison et la mutation de certains ESB en iPaaS a d’ores et déjà commencé.

Finalement, y-a-il un futur pour l’ESB dans cet écosystème si en perpétuelle évolution ?

Notre avis est que l’ESB doit à ce jour se focaliser sur ses cas d’usages de base :

C’est ainsi que certains de ces dinosaures vont se voir apparaître des plumes, des ailes, une capacité amphibie, des instruments de survie, du moins temporairement, dans un milieu de plus en plus hostile. 

Le concept technologique d’intégration applicative via l’ESB ne sera pas en danger d’extinction dans le court terme s’il se focalise sur des cas d’usages spécifiques. Pour l’avenir, dans un écosystème SI en perpétuelle évolution, les nouveaux outils dominants seront ceux qui sauront tirer profit des expériences passées et se transformer pour répondre aux nouveaux enjeux de ce monde, afin de poser les bases de futures espèces.