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Optimiser la gestion de vos données grâce à la purge et l’archivage

Optimiser la gestion de vos données grâce à la purge et l’archivage

3 décembre 2024

Pascal Ly

Consultant Senior Architecture

A l’air d’un monde ultra-connecté, toute moyenne ou grande entreprise envisage d’adopter ou exploite déjà au moins une nouvelle technologie telle que l’Internet des objets (IoT), l’Intelligence artificielle (IA), ou encore le streaming. Leur point commun : la gestion des données générées.

Afin de garantir la performance des systèmes, réduire les coûts de stockage, et respecter les obligations réglementaires, il est nécessaire de mettre en œuvre des solutions avancées et appliquer des bonnes pratiques pour absorber et résorber l’augmentation exponentielle des volumes de données.

C’est dans ce contexte que la purge et l’archivage de données jouent un rôle déterminant. 

L’objectif de cet article est d’explorer les stratégies efficaces, les outils à implémenter pour soutenir ces activités, et énoncer les avantages de ces deux processus dans une approche de gestion durable des données.

Avant d’aborder les meilleures pratiques, il nous semble indispensable de clarifier ces deux notions fondamentales.

Deux concepts clés

Ces termes sont couramment employés dans le quotidien professionnel du monde IT, mais que signifient-ils ?

La purge physique de données (à différencier de la purge logique) est une opération qui a pour objectif de supprimer définitivement des données obsolètes ou inutilisées afin d’alléger la charge sur les systèmes.

L’archivage de données fait référence à la collecte et au transfert des données vers une plateforme sécurisée pourvue des capacités d’accessibilité et d’intégrité des données.

Bien que distincts, ces deux processus sont complémentaires, mais dans quel intérêt ?

La purge et l’archivage, une perte de temps et d’énergie ?

Une stratégie de purge et d’archivage des données ne se limite pas à simple exercice technique ! 

Au contraire, ces pratiques apportent de nombreux avantages :

Réduire les données, à plus forte raison en Production, améliore la rapidité des traitements.

Diminuer les données actives permet d’optimiser l’usage des ressources matérielles.

Conserver les données essentielles garantit le respect des normes en vigueur (ex : RGPD, HIPAA) et les politiques internes.

Adapter la durée de conservation et la disposition des données favorise leur valeur et leur utilité.

Ces actions tendent donc à améliorer l’efficacité opérationnelle lorsqu’elles sont réalisées de manière proactive.

Quelles actions appliquer à travers ces deux processus afin d’atteindre les résultats mentionnés plus haut ?

Processus de purge et d’archivage

Les étapes structurantes de la purge

Identifier les données obsolètes 

Comment reconnaître des données obsolètes ou inutilisées ? 

Elles correspondent habituellement à des données redondantes, des fichiers temporaires ou des données anciennes qui n’ont plus de valeur opérationnelle. 

Le responsable de l’application, les équipes Projet et Métier doivent tous contribuer à cet exercice. En effet, chacun détient une part de connaissance dans les données interprétées et générées.

Suivant la difficulté, l’identification de ces données peut être automatisée grâce à des outils d’analyse, qui repèrent les fichiers rarement voire jamais consultés.

Une fois les données obsolètes identifiées, il convient de définir des règles précises pour la purge. 

Définir des règles de purge : rétention et obsolescence

A quoi correspondent les règles ? 

Elles déterminent la durée de conservation des données avant de pouvoir être supprimées, en fonction de critères comme leur date de création, leur dernière utilisation ou leur classification (données sensibles, transactionnelles, etc.).

Ces règles sont alignées avec les exigences de rétention légale, réglementaire ou interne. Il est donc indispensable de réaliser ce travail avec les entités Légale et Juridique, voire la direction Financière de votre entreprise.

Après avoir défini les règles, la purge peut être activée.

Exécuter la purge en assurant une traçabilité et une validation 

Ce processus doit être testé (étape importante car certaines actions pourraient être irréversibles !), puis réalisé avec la mise en œuvre d’une traçabilité afin de conserver un historique des données supprimées. 

Une étape de validation finale est souvent nécessaire et conseillée pour s’assurer que des données essentielles n’ont pas été accidentellement supprimées. 

L’automatisation de la purge peut inclure des étapes de vérification pour garantir l’intégrité des systèmes après l’exécution (par exemple, à travers l’interprétation des tags attribués aux données qui contribue au pilotage de la qualité de la donnée).

Pour les données non utilisées mais qui nécessitent une conservation, il convient de les archiver.

Les étapes clés de l’archivage

Sélectionner les données non critiques 

L’archivage concerne les données qui ne sont plus essentielles à l’exploitation quotidienne, mais qui doivent encore être conservées pour des raisons légales, historiques ou analytiques. 

Cette étape implique de trier les données pour identifier celles qui peuvent être déplacées vers un stockage de longue durée. 

Les données non critiques incluent souvent des fichiers inactifs, des logs ou des versions précédentes de documents.

Une fois les données sélectionnées, il est crucial de choisir le bon support d’archivage.

Choisir un support d’archivage (cloud, stockage physique) 

Les options incluent des solutions de stockage en Cloud (par exemple, Amazon S3, Microsoft Azure) ou des solutions physiques comme des serveurs internes ou des bandes magnétiques. 

Le choix dépend des exigences en matière de sécurité, de coût et d’accessibilité. 

Les données archivées doivent rester consultables en cas de besoin, mais sans impacter les performances des systèmes de Production.

Un plan de rétention doit être mis en place pour gérer la durée de conservation des archives et prévoir leur suppression ou leur migration à terme.

Mettre en place un plan de rétention et de restauration des archives 

Ce plan doit aussi inclure des processus de restauration des données, garantissant que les informations archivées peuvent être récupérées facilement (attention à la compatibilité des données archivées avec les versions des outils qui permettent de les consulter !) et rapidement en cas de besoin. 

Le temps de restauration des archives doit être en phase avec les besoins de mise à disposition des données : audit, analyse historique, etc.

Enfin, une stratégie de test régulier des archives est également recommandée pour assurer leur intégrité sur le long terme.

Plusieurs solutions techniques existent pour soutenir les processus de purge et d’archivage.

Outils et technologies pour la purge et l’archivage

Aujourd’hui, de nombreuses solutions sont disponibles sur le marché pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises, qu’il s’agisse de supprimer des données obsolètes ou de les archiver dans des environnements sécurisés.

Voici un aperçu des principales technologies utilisées pour ces processus.

Solutions de purge

Scripts d’automatisation Plume noire

Les scripts d’automatisation sont souvent utilisés pour la purge des données stockées sous forme de fichier plat. 

Ces scripts peuvent être développés dans des langages comme Python, Bash, ou PowerShell et permettent de planifier la suppression des données obsolètes de manière régulière, tout en minimisant les erreurs humaines. 

Ils offrent une grande flexibilité, sont moins coûteux, mais nécessitent des compétences techniques pour leur développement, leur configuration et leur maintenance.

Logiciels de gestion de bases de données (DBMS) 

La majorité des systèmes tels que Oracle, SQL Server, ou MySQL intègrent des fonctionnalités de purge automatisée pour interagir avec les bases de données.

Ces outils sur étagère permettent de définir des règles de rétention des données et de planifier la suppression des données dépassant une certaine limite temporelle ou devenues inactives. 

Cela aide à maintenir les bases de données à jour, légères et performantes, tout en assurant la conformité aux règles de gouvernance des données.

Outils spécialisés de purge 

Enfin, des solutions comme Commvault Data Management, SAP Information Lifecycle Management ou Dell EMC Data Erasure offrent des fonctionnalités avancées pour gérer la suppression des données obsolètes dans les environnements complexes. 

Ces outils permettent de s’assurer que la suppression est effectuée de manière sécurisée et traçable, tout en garantissant que les données critiques ne sont pas affectées par inadvertance.

Solutions d’archivage

Solution dans le Cloud 

Les entreprises font régulièrement appel à une plateforme de stockage tierce hébergée dans le cloud pour l’archivage des données à long terme. 

Par exemple, Amazon S3 (Simple Storage Service), avec ses options comme S3 Glacier ou S3 Glacier Deep Archive, offre des niveaux de stockage à faibles coûts adaptés aux données rarement consultées mais qui doivent rester accessibles en cas de besoin. 

S3 permet aussi de définir des politiques de rétention et de restauration faciles à gérer, garantissant la sécurité des données archivées.

Le fournisseur Azure propose quant à lui une solution similaire avec Azure Blob Storage, permettant de stocker des données dans des couches de stockage chaudes (hot), froides (cool) ou archivées selon leur fréquence d’accès. 

De manière générale, le niveau d’archivage dans le Cloud offre un espace de stockage très économique pour les données à long terme, avec des options de sécurité avancées comme le chiffrement et la gestion des accès basés sur les rôles.

Solutions sur site (on-premise) 

Pour les entreprises qui préfèrent garder leurs données en interne, les solutions de stockage sur site, comme les NAS (Network Attached Storage) ou SAN (Storage Area Network), offrent des options d’archivage robustes. 

Les bandes magnétiques restent également une solution fiable et économique pour l’archivage à très long terme. Ces technologies permettent un contrôle total sur les données et sont idéales pour les organisations soumises à des réglementations strictes en matière de confidentialité et de sécurité.

Pour optimiser les coûts de stockage, pensez à compresser (si possible) vos données avant de les archiver !

Data platform is the new Cloud Storage !

Pourquoi ne pas utiliser votre plateforme Data comme option alternative au support de stockage ?

En effet, une plateforme Data accueille déjà les données non essentielles et utiles, et pourrait donc jouer le rôle de lieu d’archivage tout en mettant à disposition les données sous un format anonymisé à des fins analytiques ou pour le machine learning !

Il convient évidemment de conserver ces données dans un état brut (non transformé). De la même manière, un plan de rétention doit être mis en œuvre pour gérer leur conservation et envisager une suppression définitive.

En premier lieu, il est primordial de mettre en place une stratégie de stockage hiérarchisée sur cette plateforme Data !

Enfin, le coût est bien entendu plus élevé qu’un stockage en mode archivage, mais il faut considérer cette solution comme un moyen de valoriser la donnée ! Quels que soient les choix stratégiques en termes de purge et d’archivage, il est important d’être rigoureux sur les actions menées.

Appliquer les bonnes pratiques

Comme en médecine : mieux vaut prévenir que guérir ! Effectivement, les actions de purge et d’archivage ne sont pas sans risque, et il est recommandé de prendre quelques précautions avant de se lancer.

La perte de données importantes

L’un des principaux risques de la purge des données est la suppression accidentelle d’informations critiques ou encore nécessaires pour l’entreprise. Pour éviter cet incident, il est essentiel d’implémenter des mécanismes qui permettent de valider que seules les données réellement obsolètes sont purgées.

Une solution serait de réaliser la purge en deux temps : 

Garantir l’intégrité des archives

L’intégrité des données archivées est cruciale pour s’assurer que celles-ci restent accessibles, exploitables et conformes à long terme.

Voici quelques pratiques :

Automatiser et mettre en place un suivi et un audit

Automatiser la gestion des données permet de garantir une purge et un archivage continus et efficaces, tout en respectant les politiques internes et les obligations réglementaires.

Tracer toute action réalisée sur les données et générer des rapports pour homologuer la conformité avec toutes les exigences internes et externes.

Conclusion

La purge et l’archivage des données sont des processus applicables à toutes les strates de l’entreprise, depuis le poste d’ordinateur d’un collaborateur aux serveurs applicatifs en passant par les boîtes email.

Bien entendu, les règles et les consignes sont à ajuster et à appliquer en fonction de la criticité de la donnée présente au sein de ces plateformes.

L’équipe Sécurité de l’entreprise est également partie prenante de ces activités. N’hésitez donc pas à les solliciter ! Purger et archiver sont des écogestes et contribuent naturellement à la sobriété numérique ! Alors, qu’attendez-vous pour les mettre en œuvre ? 🌱

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CARTOGRAPHIE SI : Quels acteurs et quelle démarche pour le succès ?

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David Hauterville

Consultant

Puisque pour la gestion pérenne de votre SI, vous avez saisi tout l’intérêt de l’architecture d’entreprise, vous avez réalisé l’importance d’avoir une cartographie à jour de votre patrimoine. La mise en place et le maintien de ces données centralisées ne se résument pas à l’acquisition ou au développement d’une application. 

La solution technique de cartographie doit se déployer dans un environnement où les acteurs et les moyens s’anticipent et s’adaptent en fonction des objectifs souhaités face aux réalités rencontrées. Quelle que soit la solution utilisée ou envisagée, il faudra faire face aux différents défis qui se dressent lors de son déploiement. L’outil doit s’implanter dans un contexte propice à sa prise rapide et son implantation durable. 

Nous allons donc d’abord vous présenter les différents acteurs d’une démarche de cartographie réussie, du sponsor aux responsables du run, pour ensuite vous proposer une démarche issue de notre expérience auprès de nos différents clients.

SI
Source : Pexels – Brett Sayles

Les acteurs d’une démarche de cartographie réussie

Un sponsor fort, une tête de proue

C’est l’ incarnation du projet consciente des moyens, du temps, de l’énergie qu’il sera nécessaire d’y consacrer.  C’est le moteur qui  fournit les conditions et prend les décisions sur les efforts à adapter à chaque phase du déploiement (sur plusieurs mois à quelques années). 

Il est haut placé dans le board ( DSI …) pour ouvrir les portes et parler du projet dans les instances de gouvernance de haut niveau (ex: des réunions de directeurs).

Un product owner dédié à la solution

C’est idéalement un profil d’architecte expérimenté en mesure de rapporter au sponsor l’état d’avancement et  les points d’alerte. Il est garant du produit et capable de comprendre les organisations et leurs enjeux. Il sera sera à même de définir les quick wins du référentiel, la démarche et l’organisation qui en découle. Il se doit d’être force de communication proactive tout en sachant se rendre disponible pour adresser les demandes d’accompagnement issues de toutes les entités de l’entreprise.

Des responsables désignés au suivi des applications

Les responsables d’application sont chargés de garantir la fraîcheur des informations relatives aux applications dans le référentiel. Ils sont idéalement en accès direct avec les utilisateurs de ces applications. Ils vont former une communauté d’échanges autour des bonnes pratiques de récolte des informations et l’utilisation de l’outil de référencement. Ils se feront les relais de l’effort de sensibilisation et d’accompagnement au bénéfice de l’usage du référentiel.

Des sachants identifiés

Parfois elles-même responsables d’application, ces personnes font office de sachants concernant l’historique du patrimoine applicatif. Elles sont souvent une mémoire vivante de l’évolution des applications et de l’organisation (historiques des contraintes et décisions). Elles contribuent à identifier les référentiels déjà présents. Depuis quand existent-ils, pour quels objectifs et usages, pour quels usagers et quelles en sont les limites et les points de douleurs.

Une équipe Build

En pointe de la connaissance et de la maîtrise de l’outil, elle construit le métamodèle des données et implémente les fonctionnalités nécessaires à l’exploitation de l’outil. Elle entretient une relation rapprochée auprès de l’éditeur. Elle teste et approuve l’activation, voire la création, des nouvelles fonctionnalités. Elle s’assure de tirer le meilleur parti des montées de version et mise à jour éditeur.  

Une équipe Run

Au plus près des contributeurs et utilisateurs, elle assure leur accompagnement technique. Elle gère l’administration et le paramétrage de l’outil. Elle veille aux bonnes performances du service pour  garantir un confort d’utilisation optimal.

Au début du projet, les fonctions Build et Run sont confondues.

Les étapes successives d’une démarche de cartographie réussie

Les fondamentaux, des chantiers à lancer les uns après les autres

La mise en place de la comitologie ad hoc

Dans l’optique d’améliorer la démarche en continue, les acteurs du projet doivent être prêts à consacrer du temps pour suivre la comitologie :

Un  métamodèle initial

Il s’agit de définir les objets à référencer dans l’outil.
Une bonne base de départ est constituées des objets suivants: 

Si pour la plupart des objets,  leur définition paraît évidente, certaines, comme celle des capacités métier hors standard ou surtout celles de l’application, peuvent faire débat. De même les attributs à renseigner pour chacun des objets est potentiellement sans limite. Le métamodèle initial pose les hypothèses de définition  les plus simples et inclusives possibles. Seuls les attributs essentiels aux rapports et analyses prioritaires sont retenus pour les premières collectes.

Une première campagne de collecte savamment orchestrée

Une fois ces éléments identifiés, il est alors possible de lancer la première itération de collecte des données identifiées dans le métamodèle initial. Elle est circonscrite à un périmètre limité, pour une entité perçue comme représentative et une période réduite à maximum trois semaines à la façon d’un sprint en mode Agile. Durant cette période les interlocuteurs clés identifiés sont sûrs d’être disponibles. Donc éviter les périodes propices aux congés, audits, bilans réglementaires, etc.

Cette première collecte est la matière première à soumettre aux processus et méthodologies à mettre en place pour l’harmonisation et l’optimisation du référencement.  Elle peut être complétée par une deuxième ou troisième campagne afin de valider les hypothèses de modélisation et de modalité de collecte.

Un guide de la modélisation partagé à tous

Une fois cette première campagne réalisée, vient le moment de partager à tous une base documentaire.

Les processus doivent avoir pour but de rendre l’information disponible et compréhensible pour tous par un maximum d’intervenants à leur échelle. Afin de s’assurer que tous parlent le même langage, il est donc indispensable de rédiger le glossaire de l’organisation.

Ce glossaire sert de socle pour l’élaboration des règles de nommage (application, flux,…)  et conventions de traitement de cas (modalité de prise en compte des applications, flux hors SI de l’organisation,…) à mettre en pratique lors de l’exploitation des informations collectées.

Cette documentation est tenue à jour à l’occasion de revues régulières en fonction de leur efficacité. Elle se nourrit de l’épreuve du concret et des suggestions rencontrées sur le terrain.

Cette documentation s’illustre sous la forme d’un guide utilisateur personnalisé du portefeuille d’application, même (surtout!) si c’est une solution du marché. 

Un temps sacralisé pour la formation

Une fois les leçons des premières campagnes tirées et transcrites dans la documentation, il est temps de décentraliser progressivement la saisie des informations vers les responsables identifiés. Il est indispensable de leur dédier le temps nécessaire à la montée en compétence sur l’outil.  Veillez à ce que l’éditeur soit en mesure de vous accompagner sur les fondamentaux et les impacts des mises à jour.  Avec le renfort d’une prestation externe, l’équipe bénéficie de son expérience agnostique,  d’une détection des limites de la solution au-delà du marketing, de propositions hors du paradigme propriétaire.

Une stratégie de suivi des objectifs 

Au fur et à mesure que la collecte s’intensifie, le référentiel s’élargit en termes d’entités organisationnelles couvertes, ainsi qu’en quantité, variété, et qualité des données tout en faisant évoluer son métamodèle . Cet élargissement doit être maîtrisé et soutenu. La maîtrise se matérialise par le choix, la revue et la planification des objectifs afin qu’ils restent atteignables et porteurs de valeur pour les utilisateurs. Le soutien passe par la mise à disposition des moyens évoqués plus tôt : documentation, guide méthodologique, session régulière d’information et de formation,  animation de la communauté mais aussi l’automatisation des processus.

Le suivi de l’évolution de la couverture est effectué via un tableau de bord personnalisé en fonction des besoins de l’organisation. Y sont rassemblés des indicateurs quantitatifs (nombre de fiches référencées, nombre d’utilisateurs, … ) et qualitatifs (taux de complétude des fiches, fraîcheur des données).

Penser à célébrer régulièrement les  jalons atteints avec succès via des canaux de communication internes ( newsletters, workplace,…).

À ce stade de l’implémentation, nous recommandons d’officialiser la distinction

Un événement annuel pour faire le point

Le suivi par tableau de bord se complète par une revue de patrimoine a minima une fois par an. Durant une période de plusieurs jours, les conditions sont créées pour que tous les acteurs concentrent leurs efforts sur :

L’événement peut combiner différentes formes : défis, concours, hackathon, tout mode d’implication pour rassembler le plus large spectre possible d’utilisateurs. 

C’est l’occasion de mettre en lumière d’une part, les événements et les acteurs qui ont marqué la saison qui vient de passer; et d’autre part d’afficher les ambitions et les nouveautés de la saison à venir.

Les étapes pour aller plus loin

Des connecteurs pour les bases existantes

Une étape dont l’importance nous pousse à la mettre dans les fondamentaux, mais dont le planning associé n’est pas toujours compatible avec les ambitions. Mais tirer parti automatiquement des autres sources de données en production est un énorme gain de temps et de fiabilité sur le moyen-long terme. C’est pour cela que cette initiative doit être réfléchie au plus tôt. Dès que possible il faut s’interfacer avec les autres référentiels à disposition : CMDB, Plateforme d’échanges, Data, Achat, RH,  Portefeuille des projets, … Cette stratégie permet d’enrichir  et maintenir à jour le patrimoine avec des sources automatiquement croisées. Cependant, avant de mettre en place ces interfaces, certains prérequis sont nécessaires à une intégration efficace :

Des règles de cohabitation organisationnelle

Plus la cartographie s’étend, plus elle se confronte à des revendications qui peuvent remettre en cause l’homogénéité du modèle global. Il est alors temps de penser à comment évaluer les critères de granularité et de segmentation. La plupart des critères dépendent des profils utilisateur. La segmentation peut s’opérer par  :  

Cette liste est non exhaustive et ses éléments sont combinables.

Des marqueurs de réussite!!

 Avec ces acteurs et cette approche vous êtes sur la voie de la pérennisation de la cartographie.  Quelques signes qui montrent que l’implémentation de votre outil de cartographie est un succès : 

Le référentiel ainsi complet et à jour, se révèle être un puissant facilitateur de préparation et de suivi d’exécution des projets de transformation.

En conclusion, le suivi ordonnancé de ces étapes et la mise en place de ses acteurs, vous permettra d’installer une cartographie adoptée par les utilisateurs clé du maintien de votre SI,  dans les meilleurs délais. Dans cette course contre la montre face aux exigences de réactivité de votre SI , certains raccourcis peuvent se révéler plus coûteux à long terme que le bénéfice perçu à court terme. Chez Rhapsodies Conseil, fort de notre expertise en gestion de Patrimoine et Gouvernance SI,  nous restons à votre disposition pour vous guider sur ce parcours stratégique vers le succès.

IA

L’IA sera source de valeur si la data est maîtrisée et gouvernée au sein des organisations

L'IA sera source de valeur si la data est maîtrisée et gouvernée au sein des organisations

26 novembre 2024

Louis Allavena

Consultant Transformation Data

Maureen Delaloi

Manager Transformation Data

Contrairement à une idée reçue, la réglementation de l’IA à vocation à favoriser son développement et son partage dans les projets des organisations.  

Chez Rhapsodies Conseil, nous considérons que les bonnes pratiques Data sont indispensables à la réussite des projets IA (intégration d’un outil ou développement interne).  Nous abordons le sujet de l’IA par les usages raisonnés de ces technologies. Pour assurer le succès de l’intégration de l’IA dans notre quotidien, nous mettons l’accent sur la gouvernance et la mise en qualité des données. En effet la maîtrise des données est pour nous un incontournable de la réussite d’un projet IA, au même titre que les questions éthiques et réglementaires que nous avons dû nous poser pour définir notre charte d’IA qui intègre les exigences de l’AI Act comme la gestion des risques tout au long du cycle de vie du système d’IA. 

Gouvernance des données : Une structure solide

Une gouvernance des données efficace est cruciale pour garantir des données maîtrisées et conformes à la réglementation. Cette efficacité passe par des politiques claires de gestion et suivi de la qualité des données, des responsabilités définies, ainsi que par une traçabilité des données. Et ce, en lien avec le cycle de vie du projet IA. 

En assurant une supervision continue, la gouvernance aide à éviter les biais, à respecter les droits des individus et à maintenir la transparence des processus, en ligne avec les exigences des autorités régulatrices.

Qualité des données : L’essence de l’IA

Pour que les modèles d’IA fonctionnent de manière optimale, il est essentiel de fournir des données de haute qualité. Cela implique la vérification de la cohérence, de l’exactitude et de la pertinence des données. Des processus de validation et de nettoyage des données doivent être mis en place pour éviter les erreurs, les biais et garantir que les modèles sont alimentés par des informations fiables.  

Cette démarche est d’autant plus essentielle pour les applications classées « à haut risque » par l’AI Act. Tout traitement automatisé de données personnelles pour évaluer divers aspects de la vie d’une personne (situation économique, intérêts, localisation, etc.), est considéré comme un traitement à haut risque. Ainsi les défaillances peuvent avoir des conséquences majeures comme des fuites de données personnelles, des biais discriminatoires ou la mise en place par ceux qui déploient des systèmes de surveillance humaine.  

Conformité avec l’AI Act : Processus intégrés et documentation

L’AI Act impose des obligations précises aux projets IA, notamment en matière de documentation, de traçabilité des décisions et d’explicabilité des modèles. Les fournisseurs de modèles doivent effectuer des évaluations de modèles, y compris mener et documenter des tests contradictoires afin d’identifier et d’atténuer le risque systémique. Ils doivent repérer, documenter et signaler les incidents graves et les éventuelles mesures correctives à l’Office AI et aux autorités nationales compétentes dans les meilleurs délais.  

Pour répondre à ces obligations, il est essentiel de mettre en place des processus intégrés qui permettent de suivre, documenter et auditer les données utilisées à chaque étape du projet.  

Cette approche préventive renforce non seulement la conformité, mais facilite également l’adaptation aux futures régulations et les audits de conformité éventuels. 

En résumé, avant de vous lancer dans un projet IA nous vous conseillons fortement de respecter un ensemble de bonnes pratiques Data et de les personnaliser selon votre contexte :  

ia valeur

Nous attirons aussi votre lecture sur un sujet crucial de l’impact de l’IA.  En raison de l’impact environnemental et social important et croissant de l’IA et en particulier de l’IA Générative, ses usages doivent rester limités au strict nécessaire pour les organisations. Les prises de décision autour du déploiement de ces technologies doivent se faire en prenant en compte systématiquement ces enjeux.


–> Voir la norme AFNOR de référence sur le sujet !

Pour aller plus loin, n’hésitez pas à contacter l’un de nos experts Transformation Data :

API

API & SECURITE – Du SI au RSSI

API & SECURITE - Du SI au RSSI

29 octobre 2024

Architecture

Thomas Jardinet

Manager Architecture

Cet article a eu en primo-inspiration mon sentiment qu’IT et Cyber travaillent malheureusement de manière trop souvent silotées. Avec des contraintes de sécurité souvent mal abordées ou insuffisamment partagées. Inspiration également au travers de rencontres de personnes travaillant dans le Cyber, qui peut-être se reconnaîtront. 

En effet, la sécurité des API, côté IT, est souvent perçue comme un sujet couvert à partir du moment ou l’on gère bien l’authentification, les droits, et qu’on utilise une API Gateway. Oui bien sûr cela est nécessaire. Mais penser sécurité des API, au regard de ce que ce sujet implique, c’est penser un gros pan de la sécurité de son SI.

Ne venant pas du monde du Cyber, cet article n’aura comme seule prétention d’essayer de se faire rencontrer ces deux mondes. En abordant tous les aspects que la sécurité des API peut couvrir. Et évidemment, cet article est une invitation à vous rapprocher de vos équipes Cyber ! Et de vous fournir une liste de courses aussi synthétique que possible pour échanger entre équipes IT et Cyber. Mais un peu longue quand même. D’où le formalisme très concis choisi pour cet article.

Pour se faire, nous allons dans un premier temps expliciter les risques que nous identifions, pour ensuite aborder la sécurisation des API sur toute leur chaîne de valeur, du DevSecOps aux WAF d’API (WAAP pour Web Application and API Protection). Pour ensuite offrir un panorama de technologies, et enfin finir avec des préconisations. Sur ce, on y va !

Pourquoi la sécurité des API est-elle cruciale ?

  1. Les données exposées sont très souvent sensibles : Les API renvoient souvent des données confidentielles, rendant leur protection indispensable.
  2. C’est un vecteur d’attaque privilégié : En tant que point d’entrée unique des données,  les APIs sont des points d’attaque de choix.
  3. Leur complexité est croissante : L’évolution des architectures (microservices, coud, service mesh, …) peut augmenter la surface d’attaque potentielle.
  4. Les API doivent respecter le cadre réglementaire : RGPD, PCI DSS, PSD2, etc…, autant de réglementations qui exigent une exposition sécurisée des API.

Cela n’arrive qu’aux autres? Et bien non. 

2019. Facebook. Fuite de données concernant 540 millions d’utilisateurs à cause de serveurs non sécurisés et accessibles via des API.

2018. Twitter. Une mauvaise gestion des autorisations d’accès a rendu disponibles les messages privés de certains utilisateurs.

Maintenant que ces enjeux sont rappelés, nous allons détailler les risques et solutions.

API
Source : StartUp Stock Photo, Pexels

I. Les risques majeurs liés à la sécurité des API

1.1 Vulnérabilités courantes des API

1.1.1 Injection de code

L’injection de code est l’une des menaces les plus connues, avec 

Mais aussi par commandes avec l’exemple pas si ancien de la faille Log4J.

1.1.2 Authentification et autorisation inadéquates

Il est primordial d’avoir une politique d’authentification et d’autorisation bien appliquée afin de bloquer au mieux les attaquants. On peut retenir comme principes : 

1.1.3 Exposition de données sensibles

Les API peuvent involontairement exposer des données sensibles et inutiles si elles ne sont pas correctement définies, configurées ou sécurisées. Les cas typiques sont  :

Les erreurs sont mal gérées : Messages d’erreur révélant des informations sensibles sur l’infrastructure.

1.2 Menaces émergentes et sophistiquées

1.2.1 Attaques par force brute et credential stuffing

Stratégie largement connue, consistant à tester des combinaisons de noms d’utilisateur et de mots de passe. Elles sont aussi simples à parer que particulièrement dangereuses car :

1.2.2 Attaques « Man-in-the-Middle » (MITM)

Une attaque MITM consiste à ce que l’attaquant se place entre le client et l’API Gateway pour intercepter ou modifier les échanges. Les risques incluent :

1.2.3 Attaques DDoS

Ces attaques consistent à avoir un très grand nombre d’appels, afin de rendre indisponible l’API. Elles peuvent prendre plusieurs formes :

1.3 Risques spécifiques aux architectures modernes

1.3.1 Microservices et conteneurisation

La conteneurisation et les microservices ajoutent de nouveaux défis de sécurité :

L’exposition accrue des API internes : Les API internes ne doivent absolument pas être exposées en externe !

1.3.2 API dans le cloud

Le déploiement d’API dans des environnements cloud présente des risques spécifiques :

1.3.3 Shadow API et API zombies

Les « shadow API » (non documentées ou non gérées) et les « API zombies » (obsolètes mais toujours actives) représentent des risques significatifs :

Les Accès non contrôlés : Il ya alors un risque d’exploitation par des attaquants sur des systèmes ou des données sensibles.

II. Stratégies et solutions pour sécuriser efficacement les API

2.1 Approche globale de la sécurité des API

2.1.1 Sécurisation de l’API via DevSecOps

L’approche DevSecOps permet de sécuriser une API en amont de son déploiement, via :

La gestion continue des vulnérabilités : Code, librairies, dépendances, etc… Tous ces éléments peuvent faillir ou contenir des failles découvertes après coup. Il faut donc les détecter et les corriger.

2.1.2 Gouvernance et politiques de sécurité des API

Que serait-on sans gouvernance ? C’est évidemment un point primordial, sur lequel on sera particulièrement vigilant sur les aspects suivants  :

Des audits réguliers : Afin d’évaluer de manière continue la conformité des API aux politiques de sécurité.

2.1.3 Formation et sensibilisation des équipes

La sécurité des API repose en grande partie sur les compétences et la vigilance de toutes les équipes, qu’elles soient devops, cyber ou dev :

Une culture de la sécurité : En encourageant à signaler et à résoudre les problèmes de sécurité.

2.2 Technologies et outils de sécurisation des API

2.2.1 API Gateways et Web Application and API Protection (WAAP)

Les API Gateways (et leurs cousins service mesh et micro-gateway) et les WAAP (WAF pour API, si vous préférez) représentent la première ligne de défense :

Et en analysant le trafic : En détectant et en bloquant les comportements suspects.

2.2.2 Solutions de gestion et de protection des API

D’autres outils spécialisés existent, qui ont des fonctionnalités avancées pour la sécurité des API :

Solutions de conformité réglementaire : Afin de démontrer la conformité aux règlements de sécurité.

2.2.3 Outils d’analyse de la sécurité des API

Des outils dédiées existent également pour déterminer des failles spécifiques aux API :

Outils d’analyse statique et dynamique : Il existe des SAST et DAST adaptés aux API.

2.3 Meilleures pratiques de sécurisation des API

2.3.1 Authentification et autorisation robustes

2.3.2 Centralisation et découpage des API Gateway

Une API Gateway est à placer idéalement de manière centrale dans son architecture pour ne pas multiplier les points d’entrée. On peut néanmoins avoir deux API Gateway, une “publique” et une autre “privée” afin de mitiger les risques au mieux :

2.3.3 Chiffrement et protection des données

2.3.4 Gestion des logs et audit

2.3.5 Surveillance en temps réel

2.3.6 Tests de pénétration et validation de la sécurité

Conclusion

Comme on peut le voir, la sécurité des API demandent des compétences dans diverses équipes, mais également un engagement de tous. Des solutions informatiques existent, mais elles ne sont rien sans une politique de sécurité partagée à tous et pour tous. Et aussi et surtout l’établissement des bonnes pratiques définies en interne, comme nous l’avons partagées dans cet article. 

Pour aller plus loin, on pourra aussi se reporter au RGS de l’ANSSI (https://cyber.gouv.fr/le-referentiel-general-de-securite-rgs), mais aussi faire de la veille sur les outils de découvertes d’API, l’utilisation de l’IA pour la sécurité, et bien sur aller faire un tour sur l’OWASP API Security Project (https://owasp.org/www-project-api-security/)

Devops, Dev, RSSI, c’est à vous !

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DATA Lakehouse – Exploration d’une Architecture de plateforme de données innovante

DATA Lakehouse - Exploration d'une Architecture de plateforme de données innovante

22 octobre 2024

Architecture

Mohammed Bouchta

Consultant Senior Architecture

Après avoir introduit les concepts fondamentaux d’un lakehouse dans notre précédent article, plongeons maintenant dans les détails qui font du lakehouse une solution d’architecture alignée sur les principes d’une modern data plateform.

Nous allons explorer son fonctionnement interne et les technologies clés qui le soutiennent.

data lakehouse
Source : Pexels – Tima Miroshnichenko

Fonctionnement d’un Lakehouse

L’architecture lakehouse représente une évolution significative dans le traitement et la gestion des données, cherchant à harmoniser les capacités de stockage d’un datalake avec les fonctionnalités analytiques et transactionnelles avancées d’un data warehouse. Cette convergence vise à créer une plateforme flexible, capable de gérer à la fois l’analyse de données historiques et les opérations transactionnelles, sans faire de compromis sur la performance, la sécurité, ou la qualité des données.

Rôle des métadonnées

Au cœur de cette innovation, l’usage stratégique des métadonnées joue un rôle prépondérant, orchestrant avec la gestion des schémas de données et leur évolution.

Les métadonnées, dans l’écosystème lakehouse, ne se limitent pas à la gouvernance et à la qualité des données, bien que ces aspects soient importants, notamment pour soutenir des transactions fiables. Elles permettent également d’indexer de manière efficiente les données susceptibles d’être requises, facilitant ainsi leur accès et leur analyse. 

Cette architecture assure que, même au sein d’un stockage de données bruts et diversifiées, l’information pertinente peut être rapidement localisée et exploitée.

Système de stockage 

Le lakehouse exploite les avantages économiques du stockage en DataLake, tel que le système de fichiers distribués HDFS ou les solutions de stockage objet dans le cloud, comme Amazon S3 et Azure Blob Storage. Ces plateformes de stockage, reconnues pour leur coût-efficacité, en grande partie grâce à la séparation du stockage et du calcul, sont complétées par une couche sémantique riche, pilotée par les métadonnées. Cette couche ne se contente pas de cataloguer les données; elle améliore aussi leur traitement et facilite leur accès, optimisant de ce fait l’efficacité générale de la plateforme.

Gestion transactionnelle des données

La fusion réussie de ces éléments au sein d’une architecture lakehouse repose sur l’intégration de principes transactionnels rigoureux, tels que l’atomicité, la cohérence, l’isolation, et la durabilité (ACID). Ces principes sont essentiels pour garantir la fiabilité et l’intégrité des données, permettant de s’appuyer sur le lakehouse pour des opérations critiques sans craindre de compromettre la qualité ou la sécurité des informations traitées.

Meilleure performance qu’un Datalake

Par ailleurs, pour ce qui est de l’amélioration des performances, le lakehouse intègre des mécanismes de mise en cache avancés. Ces systèmes sont conçus pour précharger en mémoire les données les plus sollicitées, accélérant ainsi significativement le temps d’accès et la réactivité de la plateforme.

Technologies Clés

La réalisation d’un lakehouse repose sur des technologies avancées qui permettent de surmonter les défis traditionnels posés par les datalakes et les data warehouses offrant une flexibilité, une fiabilité et des performances accrues pour la gestion et l’analyse des données à grande échelle.

Voici un aperçu de ces technologies clés :

Delta Lake

Delta Lake est une couche de stockage open source conçue pour apporter la gestion transactionnelle ACID aux datalakes. Cette technologie transforme un datalake en un système capable de gérer des opérations de lecture et d’écriture concurrentes, garantissant ainsi l’intégrité des données. Avec Delta Lake, les utilisateurs peuvent effectuer des mises à jour, des suppressions, des insertions, et même des merges (fusion de données) directement sur les données stockées dans un datalake, tout en maintenant un historique complet des modifications. Cela permet une gestion des données plus flexible et robuste, facilitant des cas d’utilisation comme le rollback pour corriger des erreurs ou auditer des modifications. De plus, Delta Lake optimise les requêtes en utilisant le « data skipping » (saut de données non pertinentes), améliorant ainsi la vitesse d’analyse des vastes ensembles de données.

Apache Hudi

Apache Hudi (Hadoop Upserts Deletes and Incrementals) est une autre technologie open source qui révolutionne la gestion des données dans les datalakes. Elle permet des mises à jour et des suppressions rapides, ainsi que des insertions et des requêtes incrémentielles sur de grands ensembles de données. Apache Hudi introduit le concept de « views » (vues) de données, permettant aux utilisateurs de voir des snapshots des données à un moment choisi ou des changements sur une période, rendant ainsi possible la gestion de versions et le time travel (navigation temporelle dans les données). Cette capacité à gérer des modifications de données de manière efficace rend Hudi particulièrement adapté aux environnements où les données changent fréquemment, supportant des cas d’utilisation tels que la capture de données modifiées (Change Data Capture, CDC) et les pipelines de données en temps réel.

Apache Iceberg

Apache Iceberg est un format de table open source qui vise à améliorer la gestion et les performances des requêtes dans les datalakes. 

Iceberg traite de nombreux problèmes rencontrés avec les formats de fichiers traditionnels et les modèles de métadonnées dans les datalakes, tels que la complexité de gestion des schémas évoluant dans le temps ou les problèmes de performance des requêtes sur de grandes tables. 

Avec Iceberg, les tables sont traitées comme des entités de première classe, supportant des fonctionnalités avancées telles que les schémas évolutifs, les partitions cachées, et les transactions atomiques. 

Le format est conçu pour être agnostique au moteur de calcul, permettant ainsi son utilisation avec diverses plateformes d’analyse de données, telles que Spark, Trino et Flink. 

Iceberg optimise également les performances des requêtes en utilisant un indexation fine des données, ce qui réduit le volume de données scannées lors des analyses.

Conclusion

En conclusion, le lakehouse émerge comme une solution hautement performante et flexible qui étend la portée et les capacités d’un datalake en combinant le stockage économique des datalakes avec les capacités d’analyse et de gestion transactionnelle des data warehouses, tout en exploitant intelligemment les métadonnées pour la gouvernance, l’indexation, et l’optimisation des accès sans pour autant éclipser le rôle stratégique que peut jouer un datahub dans l’écosystème global de gestion des données au sein du système d’information.

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Data Lakehouse – Introductions des concepts

Data Lakehouse - Introductions des concepts

22 octobre 2024

Julien Catelain

Consultant Senior Architecture

Datalake, Datawarehouse, Datalakehouse… Le métier de la donnée a le don pour créer des noms assez simples à associer au sujet, mais qui peuvent rapidement devenir confusants.
Ce billet vise à vulgariser ces 3 concepts, afin de vous permettre de tenir le fil de la discussion lors de vos discussions avec les experts data.

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Les patterns historiques

Le Datawarehouse (entrepôt de données) est un pattern de base de données décisionnelles, datant de la fin des années 80 : il agrège des données sélectionnées, mises en qualité, structurées, et historisées afin de permettre de les exploiter dans le cadre de cas d’usage « décisionnels ».
Ces données ne sont pas altérables, ce qui garantit qu’un même traitement donnera le même résultat peu importe le nombre de fois et le moment où il sera réalisé.
Ce cadre de stockage permet de faire croiser des données issues de systèmes applicatifs distincts, afin de « casser » les silos de données, et permettre une vision transversale de l’entreprise, tout en permettant de comparer différentes périodes.
L’inconvénient du Datawarehouse est principalement son coût de stockage élevé, du fait de toutes les étapes de « travail » autour de la donnée.

Le Datalake (lac de données) s’est construit afin de répondre aux faiblesses du Datawarehouse : c’ est un espace de stockage, agrégeant des données (non structurées, semi structurées et structurées), sous leur forme brute (pas de traitement de normalisation / mise en qualité à l’ingestion).
L’objectif de cette brique applicative est de proposer un stockage à bas coûts, permettant de mettre à disposition un vaste volume de données, de manière agnostique au regard de leur exploitation future.
Ce volume de données permet de nourrir différents types de cas d’usage : alimentation de bases de données spécialisées (par exemple décisionnelles, comme un Datawarehouse), ou exploitation dans le cadre de traitements nécessitant un volume important de données mise à disposition (Data Science, Machine Learning, Intelligence Artificielle…).
Il n’a cependant pas ambition à agréger toutes les données de l’entreprise, ou de les stocker n’importe comment, et c’est justement un problème qui a tendance à se développer avec le temps, en l’absence d’un cadre définissant la gouvernance des données, et la politique de rétention de ces dernières.
Et là, le Datalake devient le Dataswamp…ce qui rend  l’exploitation des données compliquée voir impossible, tout en faisant augmenter les coûts…

Le nouveau venu

Le Data Lakehouse (maison lac… ne cherchez pas de traduction littérale !) est une hybridation de ces 2 composants applicatifs, visant à proposer le meilleur des deux mondes, tout en couvrant l’ensemble des cas d’usages sus mentionnés.
Comme le Datalake, il permet d’agréger différents types de données (structurées, semi structurées ou non structurées). Cependant, grâce à l’exploitation d’une couche de métadonnées permettant de faire le lien avec les différentes données agrégées, les transactions ACID (atomicité, cohérence, isolation et durabilité) deviennent possibles.
De même, l’ingestion de données en temps réel (streaming) devient possible, ce qui permet de répondre à de nouveaux cas d’usage (pilotage à chaud, exploitation des données IoT).
C’est un pattern permettant de conserver un stockage à moindre coût propre au Datalake, ainsi que la capacité d’analyse d’un Datawarehouse.

 Dans un second article, nous allons faire un focus sur le Data Lakehouse, en soulevant le capot afin de mieux comprendre son fonctionnement.

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