26 mai 2023
– 7 minutes de lecture
Pascal Ly
Consultant Senior Architecture
Note préalable à la lecture : ce billet d’humeur est une cascade réalisée par un professionnel de la boutade, n’essayez pas de tout interpréter au premier degré.
SUV : L’empreinte écologique qui grandit à chaque kilomètre
Arrête-moi si tu peux
Tyre Extinguishers, Extinction Rebellion, dégonfleurs de pneus, si vous n’avez jamais entendu parler de la nouvelle mode des activistes sur ces derniers mois, c’est que vous êtes à côté de la plaque !
L’objectif de ces collectifs est simple : dégonfler un ou plusieurs pneus des 4×4 et SUV pour sensibiliser les propriétaires de ces véhicules contre la pollution et le réchauffement climatique, et les inciter à favoriser les transports en commun.
Pour mener leurs actions en toute discrétion, les militants écologistes agissent habituellement la nuit, en arpentant les rues des grandes villes en quête de pneus à dégonfler. Grâce à une méthode bien rodée, ils s’attardent peu sur une voiture et partent sur les chapeaux de roues quand ils se sentent surveillés ou lorsqu’ils sont démasqués.
Le lendemain, les propriétaires constatent, impuissants, que leurs véhicules ont été la cible de ces justiciers noctambules. Ils découvrent un tract apposé sur leurs pare-brises qui explique la démarche du collectif, mais également pour dénoncer la pollution de ces tanks en milieu urbain.
Un acte militant qui gonfle les automobilistes
« Ne le prenez pas personnellement. Vous n’êtes pas notre cible, c’est votre véhicule »
Le message semble clair : le propriétaire n’a rien à se reprocher dans cette histoire et inutile de monter dans les tours.
Seulement voilà, le désagrément, lui, est bien présent et a de quoi irriter le conducteur qui doit utiliser son véhicule au moment de la découverte du message.
Comment l’automobiliste peut-il bien accepter cet « acte de sensibilisation » au moment où il doit prendre le volant pour son besoin professionnel ou personnel ?
Difficile de prendre parti pour cette cause juste lorsque vous vous sentez victime d’une injustice… Bien au contraire, la réaction sera bien souvent à l’opposé de l’effet attendu : le propriétaire aura de quoi péter une durite et se désintéresser des conséquences de sa voiture sur un plan écologique !
Les SUV, derniers de la classe ?
Certes, les SUV trustent le podium en termes d’émissions mondiales de CO2 car le nombre de véhicules en circulation ne cessent d’augmenter. Mais il est aussi important de rappeler que les voitures de sport et berline de luxe peuvent polluer jusqu’à 2 fois plus que les plus gros SUV.
En toute logique, les ardents défenseurs de l’écologie devraient poursuivre leurs activités en allant également dégonfler les pneus des jets privés ou siphonner le carburant des yachts privés, sans oublier de déposer le message de sympathie sur les vitres !
Il semblerait que dégonfler les pneus des véhicules ne soit pas suffisant pour retirer les SUV du catalogue des constructeurs automobiles. Au contraire, les SUV sont devenus les chouchous des Français, et représentent près de la moitié des ventes de véhicules neufs.
S U V, 3 lettres qui divisent un monde et qui font débat, à tort ou à raison.
Le militantisme bruyant est-il la seule façon de sensibiliser à la lutte contre le réchauffement climatique ?
Les actions individuelles ne pourraient-elles pas également avoir un impact significatif sur la réduction de notre empreinte environnementale ?
Au-delà des claviers et des écrans : les conséquences écologiques de notre dépendance numérique
L’empreinte numérique : un acteur méconnu de la crise climatique
Trier les déchets, consommer localement, privilégier les moyens de transport moins polluants, acheter des produits recyclés ou réutilisables, et réduire leur consommation globale : ces gestes modestes, cumulés, ont un impact significatif sur l’environnement.
Plutôt que de pointer du doigt les autres, nous pourrions tous agir de manière responsable pour réduire notre empreinte environnementale et contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Il ne s’agit pas de juger les actions des uns et des autres, mais plutôt de promouvoir une prise de conscience collective, à commencer par son entourage, qui encouragera chacun à agir selon ses convictions et ses moyens pour préserver notre planète.
En particulier, il est intéressant de noter que l’utilisation croissante des objets numériques dans notre vie quotidienne a également un impact significatif sur l’environnement.
Le coût énergétique et environnemental caché de notre utilisation numérique
L’arrivée d’Internet dans nos foyers a marqué une véritable révolution numérique, et aujourd’hui, il est rare de trouver une personne qui n’a jamais été en contact avec une technologie numérique (vous visualisez bien vos grands-parents avec une tablette multimédia ?).
En 2022, Google enregistre plus de 8,5 milliards de requêtes par jour, générant ainsi un coût énergétique non négligeable à l’échelle mondiale.
Ce Cloud-là n’est pas composé de petites gouttelettes d’eau ou de cristaux de glace, mais plutôt de racks de serveurs et d’infrastructures techniques nécessaires pour les héberger.
Malheureusement, l’utilisation croissante d’objets numériques a un impact significatif sur l’environnement.
Selon l’organisation Carbon Literacy Project, un email génère entre 0,03 g et 26 g de CO2 sans prendre en compte les pièces jointes.
Le cabinet d’études Radicati Group a révélé que chaque jour, en 2022, 333 milliards d’emails ont été envoyés dans le monde entier.
En prenant une moyenne basse de 4 g de CO2 par email, cela représente environ 486 millions de tonnes de CO2 générés pour cette année.
Imaginez l’empreinte carbone que peut générer un appel personnel ou professionnel en visioconférence !
Par ailleurs, une étude de l’ADEME a démontré que la fabrication d’un ordinateur pesant 2 kg mobilise 800 kg de matières premières, et génère 124 kg de CO² sur un total de 169 kg émis tout au long de son cycle de vie.
À partir de cette constatation, il est facile de comprendre que limiter le remplacement fréquent de nos objets électroniques, tels que les ordinateurs, les téléphones portables ou les téléviseurs, permet de réduire leur impact environnemental.
Ensemble, réfléchissons à notre façon de consommer et prenons conscience de l’impact de nos utilisations quotidiennes des technologies numériques.
Il est important de se demander si nous avons réellement besoin de posséder plusieurs modèles d’appareils différents qui risquent souvent d’être laissés de côté.
Alors, prêt à évangéliser cette pratique autour de vous et à faire de la place dans vos placards ?
Pascal, podomobiliste chevronné et fervent croyant de la sobriété numérique