6 décembre 2019
– Lecture de 3 mn
Sébastien Grenier-Fontaine
L’adoption du Cloud Public par les entreprises est une réalité et plusieurs d’entre elles ont fait le choix d’adopter cette stratégie dans le cadre de leur transformation digitale. Avoir une stratégie Cloud First pour une entreprise consiste à utiliser des services ou infrastructures Cloud par défaut pour répondre à toute nouvelle application, processus ou fonction. Mais l’adoption d’une stratégie Cloud First est-elle une bonne idée? Répond-elle aux promesses de réduction des coûts ou de gain en agilité? Faut-il foncer tête baissée avec une approche jusqu’au-boutiste? Cloud First, mythe ou réalité ?
Nous allons essayer de répondre à ses différentes questions en vous présentant les 5 mythes les plus répandus lors du cadrage d’une stratégie Cloud First !
Mythe #1 : Le cloud vous permettra de réduire vos coûts liés à l’infrastructure
Faux ! Ne pensez surtout pas que par défaut vous réaliserez des économies en migrant votre application sur le Cloud. Établissez très vite une grille de critères et un arbre de décision pour opter pour la meilleure stratégie de migration pour chaque socle applicatif et n’hésitez pas à décommissionner lorsque vous le pouvez.
Mythe #2 : Toute application est éligible au cloud public
Faux ! Il ne convient pas également de supposer que toutes vos applications ou processus métiers devraient s’exécuter sur le Cloud Public. Ce sera adapté dans certains cas et pour d’autres il faudra convenir du bon scénario (Cloud Privé, Serveurs physiques) en prenant le temps d’évaluer les bénéfices et les risques.
Mythe #3 : Il vous faut choisir un fournisseur cloud privilégié qui deviendra l’option par défaut
Faux ! Une stratégie Cloud First ne signifie pas pour autant se lier à un seul ou deux fournisseurs avec un catalogue de services le plus important possible. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas que AWS, Azure et GCP sur le marché. D’ailleurs en terme de sourcing, il sera préférable d’éviter d’être complètement dépendant d’un fournisseur unique. Il existe pléthore de fournisseurs cloud, notamment SaaS, qui sont souvent plus adaptés pour certaines catégories d’applications pour des fonctions support ou de back-office (messagerie, outils de collaboration, crm, erp, etc.). Dans ce cas précis, une stratégie “Best-of-breed” où vous retenez la solution répondant au mieux dans l’état de l’art en service SaaS puis dans un deuxième temps la meilleure architecture solution via le catalogue de service de votre fournisseur Cloud Public privilégié peut être une meilleur stratégie. Si vous choisissez cette option, nous vous conseillons de déployer une Hybrid Integration Platform (HIP) pour gérer vos échanges de données.
Mythe #4 : Migrer votre application vers le cloud la rendra automatiquement plus résiliente
Faux ! Le SLA ou engagement de service pour un service Cloud sur Azure par exemple est de 99,95%. Bien que ce chiffre puisse paraître important et suffisant, cela signifie tout de même qu’il sera toléré par le fournisseur que le service soit arrêté ou en panne pendant 4 heures par mois, soit 2 jours par an en cumulés ! Or, plusieurs fonctions ou applications métier ou techniques nécessitent des engagements de service plus élevés. Afin de bénéficier d’une meilleure résilience de vos services sur le Cloud public, il sera nécessaire de revoir la conception de votre application et de choisir des principes d’architecture haute disponibilité distribuée adaptés à cet environnement pour rendre vos applications « Cloud Native » : «event-driven », fonctions isolées et indépendantes, « data centric », « stateless », etc.
Mythe #5 : une fois dans le cloud, la fonction d’architecture technique ne sera plus nécessaire
Faux ! Il vous sera toujours nécessaire d’avoir des architectes techniques pour supporter les besoins suivants :
- Gouverner, surveiller et sécuriser le Cloud,
- Estimer les coûts d’infrastructure pour vos prévisions budgétaires,
- Faire des recommandations d’optimisation d’architecture solution et technique,
- Automatiser des processus liés à la gestion et au déploiement de solution/infrastructure,
- Maintenir et mettre à jour votre catalogue de services et les patterns d’architectures Cloud associés,
- Réaliser de la veille techno et évaluer de nouveaux produits et fonctionnalités offerts par vos fournisseurs,
- Implémenter des outils annexes pour compléter ceux disponibles dans le Cloud en tenant compte des résultats de votre veille techno.
Il sera donc primordial de nommer un Lead Cloud Architect et d’avoir votre centre d’expertise d’architecture technique Cloud pour assurer ces tâches. Evitez le piège d’énoncer uniquement des principes théoriques à suivre par les projets et prenez le temps d’expérimenter les modèles ou tester vos hypothèses.